Nota bene: Cette chronique a été rédigée entre octobre et décembre 2016 et j’avoue, j’ai joué les fainéants sur ce coup. Elle a donc été mise à jour en janvier 2017.
Watcha Clan a connu un sacré parcours depuis leurs débuts en 1999. Le quatuor marseillais mélangeant électro, world music, ragga, dub et jungle a sorti cinq albums dont le dernier Radio Babel date de 2011 avec une popularité allant de la France jusqu’en Allemagne. Alors que l’avenir du groupe est plus qu’incertain, Sista Ka a décidé de se lancer en solo. Elle se rebaptise Siska et fait paraître un premier album A Woman’s Tale faisant suite à son premier EP.
Il y a eu un bouleversement dans la vie de la marseillaise car elle a connu la maternité, ce qui lui a permis de se réinventer et de se chercher un peu plus. Dès lors, sur A Woman’s Tale, elle s’éloigne des couleurs musicales de son ancien groupe pour aller lorgner vers la trip-hop, la folk et la soul. Un peu comme si Bristol s’est implanté au bord de la Cannebière (putaing cong !). L’introduction « Don’t Stop… » met les choses au clair avec ses notes de piano et ses cordes frissonnantes sans oublier la voix gracieuse de Siska qui complète l’ensemble. Encore une qui aime la fusion entre sons acoustiques et d’autres plus électroniques.
La jeune maman affirme beaucoup mieux son indépendance et ça passe parfaitement sur des joyaux soulful comme « Leap of Faith », « Beautiful » et autres « Unconditional Rebel ». On y croise quelques soupçons de jungle avec « How Do You Feel », comme quoi le spectre de Watcha Clan n’est pas loin. A peine. Et c’est dire qu’elle est plutôt bien entourée car elle a tout de même fait appel à son acolyte Supreme Clem qui aide à confectionner A Woman’s Tale mais aussi le rappeur californien Raashan Ahmad sur l’excellent « Dangerous », le crooner Charles X en pleine forme sur « Silver and Gold » ainsi que la MC de Cologne Akua Naru sur « Risin' ».
Il ne manquera plus qu’une conclusion nommée « …Get Love » qui est la suite logique de « Don’t Stop… » pour montrer une artiste en paix avec elle-même et en pleine émancipation. Siska a réussi sa reconversion musicale et a gagné en charisme. Finalement, la trip-hop lui convient plutôt bien en vrai.
Note: 7.5/10