Cela faisait un petit bout de temps que le nom de Stef Chura circulait un peu partout. Et pour cause, depuis la parution de ses EPs et autres 7″ sur son Bandcamp depuis 2014, la rockeuse venue de Detroit et âgée de 28 ans a tapé dans l’œil du label Urinal Cake Records qui la signe sur le champ et elle en est devenue en quelques sortes la coqueluche. Alors forcément, le monde de l’indie rock underground attendait son premier album comme le Messie. C’est d’ailleurs pas un hasard que celui-ci s’appelle Messes.
Ici, Stef Chura a fait appel à… ah tiens, encore Fred Thomas à la production ! Décidément, il est partout un peu comme Stella Mozgawa. Avec son aide, l’auteure-compositrice-interprète met en avant ses influences musicales (Liz Phair et Jessica Pratt en ligne de mire) allant des élans fuzzy comme sur les accrocheurs « Slow Motion », « You » (avec son schéma classique couplets calmes/refrains nerveux) et « Spotted Gold » aux aspirations plus nuancés avec l’élégant « Thin » qui rappellerait parfois Modest Mouse, la très mélodique et contemplative « Human Being » aux accords de guitare qui rentrent facilement dans la tête mais aussi « On and Off For You » même si le côté lancinant était trop calculé, trop propre pour être honnête.
Messes permet de voir l’étendard des influences de la native de Detroit, pouvant aller de l’indie rock pur (les distorsions hallucinés de « Messes ») à la jangle-pop nostalgique (« Faded Heart », « Time To Go »), en passant par des ballades downtempo mélancoliques sans verser dans le pathos comme Sharon van Etten. Stef Chura est à la fois rebelle et sensible mais ne manque jamais d’intelligence et s’amuse à jouer avec nos sentiments quand il le faut, surtout lorsque les sujets traitent autour du décès de ses proches. A surveiller de très près.
Note: 8/10