Girlpool – Powerplant

Fortement plébiscitées par de nombreux webzines américains comme Pitchfork et Stereogum, Girlpool a connu l’ascension avec leur très bon premier album Before The World Was Big en 2015 (chroniqué ici). Le duo californien composé de Harmony Tidval (chant, basse) et de Cléo Tucker (chant, guitare) se démarquaient de leur concurrence avec des compositions indie rock efficaces et sans batterie où elles faisaient part de leurs rêves, leurs doutes et leurs angoisses. Après nous avoir conquis avec le monde avec leur road-trip adolescent avec leur premier opus, à quoi s’attendre avec elles sur leur nouvel album Powerplant ?

On passe directement à l’âge adulte sur cet opus qui comporte enfin une batterie en recrutant un certain Miles Wintner derrière les fûts. Et on s’aperçoit également que Girlpool est plus mature et plus concise qu’auparavant lorsque l’on écoute des morceaux bien accrocheurs comme « 123 », « Sleepless » et autres « Your Heart » plus emo qui sont des purs condensés d’indie rock. De plus, le chant harmonieux du tandem Tucker/Tidval est moins hargneux et plus mélodique et bouleversant presque susurrant et ça fait incroyablement son effet à travers les réussis « Kiss and Burn », « Powerplant » qui incorpore un piano et « Soup ».

Même si ce second opus montre un nouveau groupe, les Californiennes n’hésitent pas à faire un petit bond en arrière, quand il n’y avait pas de batterie avec « Fast Dust » et « High Rise » qui, elle, ressemble plus à une démo qu’une vraie chanson. Ceci dit, Girlpool sait nous surprendre notamment sur « Corner Store » et « She Goes By » divisé entre jangle-pop innocente et passages noisy (ou comment passer de Teenage Fanclub aux Breeders, vous voyez le genre ?) « It Gets More Blue » et « Static Somewhere » qui font monter la tension petit à petit.

Pour faire simple, Girlpool s’est surpassé sur Powerplant, non à cause de la présence d’une batterie sur la quasi-totalité des morceaux mais aussi au fait qu’elles arrivent à signer des compositions courtes certes (entre 1 minute 15 et 3 minutes 38 pour 28 minutes de musiques) mais précises et efficaces de bout en bout. Cléo Tucker et Harmony Tidval (ainsi que Miles Wintner tant qu’on y est…) ouvrent grand leurs portes du jardin secret où règnent tantôt la fierté tantôt l’angoisse mais avec plus de maîtrise que d’habitude. Les Californiennes continuent de monter en puissance et c’est toujours aussi intéressant de savoir jusqu’où elles pourront aller.

Note: 9.5/10