L’Âge d’Or – Shades Of Us

Si le label XVIIIème Péninsule fait parti des maisons de disques les plus originales parisiennes, c’est tout simplement parce que le roster sait allier musique et création visuelle hors-normes. Et L’Âge d’Or en fait parti justement. Le trio parisien composé de la tête pensante Valentin Fayaud, chanteur et compositeur, de Yohann Henry (batterie, machines, percussions) et de Nicolas Michel (conceptueur visuel) qui possède déjà à son actif une poignée d’EPs de grande qualité entre 2013 et 2015. Avec leur premier album Shades of Us, les parisiens comptent élargir leurs horizons audiovisuels.

Flirtant entre IDM, electronica pure et dure, post-rock et musique avant-gardiste, L’Âge d’Or sait entraîner son auditeur dans des contrées sombres et toujours aussi inattendus. Les sons de cloche de « Heat » sont là pour implanter le décor aussi bien lugubre qu’intrigant avant que n’intervienne la voix torturée et auto-tunée de Valentin Fayaud noyée sous un océan de textures inquiétantes passant de l’ambient expérimental à la drum’n’bass sur les dernières secondes de l’opus. Le programme des sept morceaux se résume à de l’inattendu et il faudra avoir le cœur accroché.

Tandis que l’on nage dans le néant sur les morceaux downtempo comme « Kodokushi » et « Savior » et d’autres titres plus complexes avec « Annihilation », « Ov3rflow » et « Pray » qui laissent intervenir des influences world sans être incongru, L’Âge d’Or jouit d’une incroyable liberté artistique. Libre à nous d’interpréter leur musique pas accessible certes mais incroyablement visuel et poignant avec un Shades of Us qui se conclut avec le très bel instrumental nommé « Asha ». En 36 minutes, le trio parisien nous entraîne dans leur univers parallèle indescriptible à travers leur electronica métissée, introspective et métallique.

Note: 7.5/10