Beach Fossils – Somersault

Depuis 2009, Beach Fossils est le secret le mieux gardé de la scène indie rock de Brooklyn. Le projet mené par Dustin Payseur comptait parmi eux Zachary Cole Smith avant que ce dernier s’envole avec son groupe DIIV et avait publié deux opus d’une qualité remarquable dont le dernier Clash The Truth datant de 2013. La tête pensante du groupe a décidé de monter son label Bayonet Records (Frankie Cosmos, Warehouse…) avec Katie Garcia en 2014 et décide de faire un come-back fracassant avec un troisième opus Somersault tombant pile poil pour cette saison estivale.

Contrairement à leurs albums précédents qui étaient superbes, ce disque est à un niveau supérieur car Dustin Payseur a affiné son songwriting pour nous donner un Somersault tout simplement époustouflant. Dès les premières notes de « This Year » et « May 1st », on sent qu’on a affaire à un incontournable de l’année avec sa jangle-pop estivale rappelant quelque peu Real Estate sans oublier les orchestrations majestueuses de « Tangerine » qui fait intervenir la légendaire Rachel Goswell de Slowdive aux chœurs et des sonorités 70’s de « Saint Ivy » au message politique percutant (« Wanna believe in America but it’s somewhere I can’t find ») qui font trembler les cordes et son solo de flûte enchanteur. Ils osent même introduire un clavecin sur le très rétro « Closer Anywhere »

Beach Fossils n’hésite pas à faire appel au rappeur Cities Aviv pour balancer un spoken-word engagé sur le méditatif « Rise » au saxophone langoureux afin d’apporter une réflexion supplémentaire par rapport à la situation sociopolitique américaine actuelle. Le groupe de Brooklyn est à son niveau maximal lorsqu’il s’agit d’envoûter son auditeur à travers des morceaux élégants et envoûtants comme « Sugar », « Social Jetlag » sans oublier la pièce maîtresse de l’opus que j’ai nommé « Be Nothing » où ils sont au sommet de leur art. Malgré son manque de punch par rapport aux albums précédents, le groupe de Brooklyn a gagné en maturité grâce à une nonchalance insoupçonnable et des morceaux incroyablement peaufinés.

Note: 9/10