Arcade Fire – Everything Now

Avant que le monde se mette à gueuler sur la note, sachez que je suis un gros fan d’Arcade Fire. Depuis 2004 et leur phénoménal premier album Funeral, comme n’importe quel mélomane (oui, j’assume), j’ai suivi le parcours du groupe canadien et ils deviennent un peu mes chouchous numéro 2 jusqu’à maintenant. De Neon Bible que j’ai toujours considéré comme leur moins bon malgré sa qualité incroyable au sublime Reflektor sans oublier le génial The Suburbs. Alors forcément chaque album d’Arcade Fire est toujours un événement majeur dans le monde de l’indie rock et ce Everything Now n’en fait pas exception. Sauf que voilà…

Musicalement parlant, ce cinquième album des Canadiens se veut être une suite logique de Reflektor, co-produit par Markus Dravs et James Murphy qui se passe de présentation, piochant dans la dance. Sauf qu’ici, le duo Will Butler et Régine Chassagne poussent le bouchon encore plus loin et assument totalement ce virage (avec la participation de Thomas Bangalter de Daft Punk, Geoff Barrow de Portishead, Markus Dravs et Steve Mackey qui est le bassiste de Pulp aux manettes) avec comme preuve le morceau-titre aux résonances disco. Seulement voilà, les influences 80’s sonnent kitsch au possible, à un tel point que ça en devienne quelque peu embarrassant, notamment sur « Signs of Life » et « Creature Comfort » qui ressemblent plus à du ABBA qu’à du Arcade Fire.

On dit souvent que le ridicule ne tue pas mais pourtant le groupe n’a pas peur du ridicule, surtout qu’ils ont l’air de s’éclater dans ce nouveau registre crossover, quitte à diviser pour mieux régner. Il suffit d’écouter les ultra-dansants « Peter Pan », « Chemistry » mais aussi « Good God Damn » pour comprendre ce concept de blockbuster de pop tubesque. Tandis que les deux versions d' »Infinite Content » (la première très rock et la seconde très country-folk) tombent comme un cheveu sur la soupe, Régine Chassagne sauve quelque peu les meubles avec l’élégant « Electric Blue » avec son interprétation toujours aussi magique. Mais bon, les anciennes manières du groupe n’ont pas disparu, elles reviennent vers la fin de l’album avec « We Don’t Deserve Love ».

Après quatre albums parfaits de la part d’Arcade Fire, ce cinquième album risque à coup sûr de diviser en raison de la nouvelle orientation disco-pop dansante et quelque peu ringarde par moments qui manque quelque peu d’inspiration sur certains moments. Mais ce n’est pas faute d’avoir essayé pour autant vu que le tandem Butler/Chassagne aime surprendre son public mais le résultat convainc à moitié. Le début de la fin pour le groupe canadien ? Rien n’est moins sûr pour autant…

Note: 6/10

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