Magín Díaz – El Orisha de la Rosa

Le 28 novembre dernier s’était éteint dans la plus grande indifférence une légende de la musique colombienne, j’ai nommé Magín Díaz. Âgé de 94 ans, il aura marqué à tout jamais une génération en reprenant des chansons traditionnelles telles que « Rosa, que linda erez » qui a été reprise notamment par la vedette Carlos Vives, « Por el Norte Por el Sur » ou encore « Me amarás ». Il aura fallu cependant attendre cette décennie pour que sa carrière solo puisse connaître un regain d’intérêt avec son premier album Magín y Santiago en 2012. Six mois avant son tragique décès, la voix d’or de Mahates a fait paraître son troisième et ultime opus intitulé El Orisha de la Rosa.

Composé de 18 titres, Magín Díaz convoque le passé, le présent et le futur de la musique colombienne. El Orisha de la Rosa aura l’occasion de faire entendre une ultime fois la voix de la raison de notre hôte préféré sur les entraînants « Mamaguela », « La Totuma » mais aussi sur « Espíritu Maligno » mais majoritairement il est parfaitement bien entouré. On y retrouve énormément d’invités locaux et régionaux, à savoir les compagnons de toujours comme Carlos Vives et Toto La Momposina sur l’introduction « Rosa » et ce dernier on le retrouvera sur « Con Magin Yo Soñé » comprenant également Pabla Flórez, Irka Mateo, Petrona Martinez, Lina Babilonia et Orito Cantora pour un moment résolument épique.

Anciennes générations tout comme nouvelle génération viennent se retrouver pour célébrer la musique traditionnelle colombienne alias la musica negra colombiana. Ainsi, on retrouve à deux reprises Ale Kuma et Dizzy Mandjeku sur « Por el Norte, Por el Sur » mais également sur l’excellent « A Pila’ el Arroz » mais aussi Gualajo sur « Dolores Tiene un Piano » avec Mayte Montero et « Quiribamba » avec Magica. On a peut-être pas Nidia Gorgora, Quantic ou encore le Grupo Socavon mais en revanche, on retrouve Sexteto Tabala avec « Carmelina », Grupo Cimarron sur « Sonrisa de los Palmares » mais encore Petrona Martinez avec « El Ciempiés ».

Pour synthétiser, cet ultime opus permettra à Magín Díazde s’imposer en tant que parrain de la musique traditionnelle colombienne à travers ces dix-huit morceaux qui sont une parfaite immersion (exceptée peut-être le faux pas qu’est « Mujeres Malas » avec la sensation La Yegros mais aussi Li Saumet, Kombilesa Mi, La Bermúdez, Nani Castle ainsi que Mónica Carrillo au casting). Cela permet de solidifier encore plus l’héritage du trésor caché venu tout droit de Mahates.

Note: 7.5/10