Au risque de choquer pas mal de lecteurs, je n’avais jamais chroniqué leur désormais culte Malamore de The Limiñanas tout simplement parce que j’ai jamais été très fan de leur style. Mais cette année, j’ai pris mes bonnes résolutions et décidé de donner une autre chance au duo français. Et quelle aubaine car ils font leur grand retour avec leur nouvel album Shadow People qui est leur cinquième à ce jour.
Lionel et Marie Liminana remettent leur machine garage-rock psychédélique à la française en route mais tout d’abord décident de mettre de l’huile dans leur moteur. C’est ainsi qu’ils peuvent compter sur l’aide d’Anton Newcombe que je ne présente plus comme leur fournisseur officiel. Est-ce suffisant pour me convaincre cette fois-ci ? C’est ce qu’on va voir. Au fait, ce que je n’avais pas vraiment aimé, c’est le spoken-word qui prédomine leurs compositions. Et pourtant sur Shadow People, je trouve ça plus supportable notamment sur « Le premier jour » et « Trois blancs » convoquant le spectre de Gainsbourg.
On appréciera le côté road-trip garage psyché auquel The Limiñanas qui fonctionne comme une sorte de court-métrage audiovisuel avec son flot d’invités qui est à en jeter. Le producteur du disque Anton Newcombe qui livre une prestation honorable sur le délicieux « Istanbul Is Sleepy » très Velvet Underground sans oublier Emmanuelle Seigner qui rayonne sur le morceau-titre résolument suave, Bertrand Belin sur « Dimanche » plus chanson française que garage psyché mais aussi le légendaire Peter Hook (si vous connaissez pas, je ne vous applaudis pas) sur les airs de new wave de « The Gift ».
Pour le reste, le duo de Perpignan arrive à hausser leur jeu à travers l’instrumental résolument trippy de « Motorizzati Marie » et de « De la part des copains » avec ses cuivres triomphants qui apparaissent comme un générique de fin. Pour une fois, The Limiñanas ont réussi à m’étonner avec ce Shadow People qui est un très bon road-trip. Pas étonnant que le duo est devenu de plus en plus plebiscité grâce à leur style hors du commun.
Note: 8/10