C’était en 2015 que The Decemberists avait fait son retour avec leur septième album What A Terrible World, What A Beautiful World (chroniqué ici) qui était convenable mais pas révolutionnaire cependant. La formation de Portland formé par Colin Meloy continue à nous raconter différents mythes pour les moins fascinants et poursuit dans cette voie avec leur nouveau disque intitulé I’ll Be Your Girl.
Pour cette nouvelle livraison discographique, The Decemberists décide d’élargir sa palette musicale en incorporant plus de sonorités synthétiques qu’à l’accoutumée. Ainsi, leur indie folk qui a fait leur réputation prend une autre dimension à travers des morceaux aventureux à l’image de « Once In My Life » où les claviers fusent avec les accords de guitare acoustique mais également avec « Cutting Stone », « Starwatcher » et « Tripping Along ». Si la volonté de renouveau est saluée, on est moins enchanté par le résultat final ceci dit.
Ici, Colin Meloy et sa troupe ainsi que leur producteur attitré John Congleton ont décidé de ne plus raconter des histoires fantaisistes et imaginaires pour pouvoir se concentrer sur le problème global: l’Amérique d’aujourd’hui qui s’enfonce de plus en plus dans le chaos. Alors, c’est plus ou moins réussi à travers des titres comme « Everything Is Awful », « Sucker’s Prayer » ainsi que « We All Die Young » où le groupe de Portland tente de faire entendre leur mécontentement mais les arrangements musicaux ne prennent pas vraiment la sauce. Mais ce n’est pas faute d’avoir essayé pourtant, le problème, c’est que ça tombe un peu à plat même si on retiendra tout de même des moments sympathiques comme « Rusalka, Rusalka / The Wild Rushes » qui vaut plutôt le détour. Pour le reste, I’ll Be Your Girl fonctionne comme un verre à moitié vide: un album plein de promesses mais exécuté à moitié nous laissant un goût de frustration dans les oreilles.
Note: 5.5/10