Neko Case – Hell-On

Qu’elle soit en solo ou en groupe, Neko Case continue de monter en puissance. La prolifique membre du groupe The New Pornographers nous avait laissé en 2013 avec un The Worse Things I Get, The Harder I Fight, The Harder I Fight, The More I Love You de plutôt bonne qualité qui lui a valu une nomination aux Grammy Awards avant de vaquer à d’autres occupations comme son side-project Case/lang/veirs avec k.d. lang et Laura Veirs en 2016 (chroniqué ici). L’année 2018 marque son grand retour avec son septième album solo intitulé Hell-On.

Restant sur ses bases alternative country et indie folk comme il se doit, Neko Case a pourtant décidé d’élargir sa palette musicale. Hell-On s’agit ainsi de son disque le plus diversifié et le plus entraînant de sa carrière avec une kyrielle d’invités prestigieux comme Laura Veirs sur les influences de Fleetwood Mac de « Halls Of Sarah » qui est une diatribe sur le patriarcat (elle a également co-écrit l’élégant « Oracle Of The Maritimes ») mais également la légende ténébreuse Mark Lanegan sur « Curse Of The I-5 Corridor » résolument harmonieux ou encore Beth Ditto qui est plutôt rayonnante sur la ballade folk-rock « Winnie ». Bref, excusez du peu.

Tous ces guests comme Eric Bachmann qui lui vole la vedette sur « Sleep All Summer » ou encore A.C. Newman, son éternel complice de The New Pornographers, sur « Gumball Blue » arrivent à renforcer les propos de la canadienne qui ne prêche que la vérité en éveillant les consciences de chacun sans pour autant surfer sur la vague du mouvement #MeToo de façon opportun. Et notre hôtesse justement reste tout de même la MVP de l’album tant elle réussit à nous envoûter sur chaque pièce de ce Hell-On. Soutenue par une production pour la moins clean de Björn Yitting du groupe Peter Bjorn and John, Neko Case prouve qu’elle reste une des dignes représentantes de la mouvance alt-country avec des morceaux raffinés comme « Last Lion of Albion », « Bad Luck » et « Dirty Diamond » entre autres. L’éternelle collaboratrice du groupe canadien n’a pas dit son dernier mot et au fil des années, elle continue à muer afin de devenir une véritable prêtresse de cette scène trop sous-estimée.

Note: 9/10