Il faut se rendre à l’évidence: l’époque du Dirty Projectors avec Amber Coffman et Dave Longstreth est décidément révolue. On a assisté à leur rupture presque en direct à travers leurs albums respectifs parus l’an dernier (chroniqués ici et ici). Il est l’heure pour Dave Longstreth, désormais seul aux commandes, de tourner la page et d’effectuer un virage à droite toute avec un nouvel album pour cette année intitulé Lamp Lit Prose.
Ici, Dave Longstreth a convié de nouveaux membres et de nouveaux amis pour l’épauler (Syd, Empress Of, Amber Mark, Dear Nora…). Résultat, ce nouvel album placé sous le signe du « yang » est plus ensoleillé et plus lumineux que son prédécesseur qui fut le « yin » comme en témoigne l’introduction bien soulful nommée « Right Now » avec Syd de The Internet mais encore le plus rythmé « Break-Thru » avec ses loops incongrus, son sample d’harmonica et de guitares caribéennes qui nous feront bouger de notre chaise.
Après avoir mis un pied sur les territoires R&B l’an dernier, Dirty Projectors s’offre une bonne cure de jouvence avec entre autres le funky « I Feel Energy » conviant Amber Mark rappelant le Roi de la Pop à l’époque Off The Wall/Thriller ou même les accents doo-wop de « Blue Bird ». Dave Longstreth et sa nouvelle bande arpentent différents styles musicaux avec leur patte qui leur sied à merveille allant de la musique pastorale sur « That’s A Lifestyle » avec les chœurs de HAIM au plus rock « Zombie Conqueror » avec la participation bien remarquée d’Empress Of.
Lamp Lit Prose s’essouffle un peu vers la fin après avoir fait preuve d’inventivité mais n’est pas en reste non plus avec la ballade folk « You’re The One » en compagnie de l’ex-Vampire Weekend Rostam et de Robin Pecknold de Fleet Foxes et la conclusion plus décomplexée et aérienne nommée « (I Wanna) Feel It All » avec ses violons gracieuses et l’intervention divine de Dear Nora en prime. Le nouvel album de Dirty Projectors est la note d’espoir après une rupture douloureuse, un peu comme si Dave Longstreth a réussi à faire le deuil. Même si on n’atteint pas les sommets de Bitte Orca ou de Swing Lo Magellan, qu’il est bon d’entendre le new-yorkais rempli d’optimisme et de douce naïveté après avoir fait table rase du passé.
Note: 8/10