Mudhoney – Digital Garbage

Le légendaire groupe de grunge Mudhoney fête ses trente années d’existence. Et même si ils ont toujours vécu dans l’ombre de Nirvana, le groupe de Seattle formé par l’intrépide Mark Arm possède une discographie constante qui atteint son Vanishing Point paru en 2013. Cinq années plus tard, le quatuor fait son retour plus flamboyant que jamais avec leur dixième opus intitulé Digital Garbage.

Mudhoney est réputé pour ne pas avoir la langue dans sa poche et étant donné les circonstances politiques américaines actuelles, il était temps pour eux de dire ce qu’ils pensent tout haut sur Digital Garbage. Le groupe de Seattle évite de tomber dans la revue d’actualité de façon vulgaire mais arrive à dénoncer les tueries de masse notamment celle commise par Dylan Roof sur « Please Mr Gunman », le mouvement #MeToo qui prend de plus en plus d’ampleur sur « Dear Mr. Neanderfuck » ou encore les événements de Charlottesville de l’an dernier sur « Next Mass Extinction ».

Les riffs sont toujours aussi aiguisés tandis que la section rythmique continue à être agressive sur des brûlots heavy tels que « Paranoid Core », « Kill Yourself Live » qui dénonce les dérives des réseaux sociaux avec un solo de Farifsa à la clé en guise de conclusion ou encore « Night and Fog ». L’interprétation toujours aussi charismatique de Mark Arm marque une plus-value notamment sur la montée en puissance bien inquiétante de « Night and Fog », « Messiah’s Lament » ou encore l’ode à la vie sur le final intitulé « Yeah ».

Pour Digital Garbage, Mudhoney n’a pas sa langue dans la poche et arrive à dénoncer l’hypocrisie américaine dans un contexte politico-social des plus tendus. Même si on est à mille lieues des précédents chefs-d’oeuvre, le groupe de Seattle n’a pas perdu sa verve et sa rage et continue à taper sur tout ce qu’il bouge efficacement.

Note: 7.5/10