Connan Mockasin – Jassbusters

L’année 2018 marque également le retour du blondinet le plus excentrique de la scène indie actuelle. Je ne parle pas de Ty Segall une nouvelle fois mais de Connan Mockasin qui n’avait plus donné signe de vie après son très sexuel et sucré second album Caramel en 2013. Il n’a pas réellement disparu de la circulation à vrai dire vu que trois années plus tard, il avait formé un superduo avec Sam Dust alias LA Priest nommé Soft Hair (chroniqué ici). Cette année, le blondinet néo-zélandais signe son grand retour en toute sobriété avec Jassbusters.

Ici, il nous présente un album-concept pour le moins détonnant. Il s’agit en réalité d’un mélodrame en cinq parties baptisé Bostyn ‘n Dobsyn qui est la rencontre entre un professeur de musique et d’un élève qui forme le duo Jassbusters et qui est écrit et réalisé par les soins de notre Connan Mockasin. On quitte donc doucement l’univers viagra de Caramel pour quelque chose de plus langoureux musicalement parlant avec la longue introduction « Charlotte’s Thong » comprenant ses guitares lancinantes qui sont sa marque de fabrique et sa rythmique obsédante et langoureuse. Il faudra attendre un bout de temps pour que la voix du néo-zélandais se fasse entendre avant de céder à une longue phase instrumentale timide.

Jassbusters sent la paresse et la rêverie mais c’est ce qui n’empêche pas notre blondinet d’explorer diverses territoires musicales comme le mélancolique « Momo’s » principalement interprété par James Blake et les aspects R&B de « Last Night » où notre hôte est de retour et prend des accents dignes du regretté Nain Pourpre. Ce troisième opus suit tout de même la ligne textuelle de ce « soap » que nous propose donc l’auteur tandis qu’on se laisse emporter par ces moments aussi bien sensuels que rêveurs avec « Con Conn Was Impatient », « Sexy Man » et le final plus poignant et éthéré qu’est « Let’s Be Honest ».

Lorsque Connan Mockasin arpente des chemins plus minimalistes avec Jassbusters, il surprend avec ses petits moyens. Moins cru que son prédécesseur et plus chic qu’à l’accoutumée, le musicien néo-zélandais nous invite à prendre contrôle de sa musique douce et sensuelle dont il n’est que le simple messager. Il ne reste plus qu’à attendre que le film soit diffusé ce mois-ci et le mois prochain pour avoir une autre dimension de ce troisième disque.

Note: 7.5/10