John Grant – Love Is Magic

Je pense que l’on n’a pas besoin de présenter John Grant à ce stade de sa carrière tellement ça en devient rébarbatif. Mais vraiment. Tout ce que je peux dire, c’est que l’ancien frontman de The Czars nous a laissé avec un troisième album Grey Tickles, Black Pressure pour le moins foutraque et expérimental luttant contre sa dépression permanente (chroniqué ici). Trois ans plus tard, après l’avoir battu, notre bonhomme de Colorado passe un nouveau cap sur Love Is Magic.

Toujours dans l’optique d’expérimenter, John Grant assume parfaitement son virage électronique comme il a pu le faire sur ses albums précédents comme Pale Green Ghosts en 2013. Notre savant fou (ainsi que le londonien Benge) nous en met plein les oreilles avec des morceaux aux allures 80’s comme « Metamorphosis » en guise d’introduction dantesque mais également « Tempest » et « Preppy Boy ». Maintenant qu’il a atteint la cinquantaine, il décide de comploter la tristesse provoquée par sa maladie et par les récents déboires politiques américaines à travers des titres funk synthétiques comme « Smug Cunt », « He’s Got His Mother’s Hips » mais encore le déjanté « Diet Gum » où il alterne chant précis et mesuré et spoken word totalement barge et incontrôlable.

C’est pourtant vers la fin de l’opus que John Grant réussit à nous toucher et où on arrive à déceler la cohésion de ce Love Is Magic. Dès lors avec des perles mélancoliques et plus organiques que sont « Is He Strange » mais encore la conclusion qu’est « Touch and Go ». Avec son principal motto qu’est l’amour est magique et important pour le monde qui sombre dans la folie, l’Américain arrive à opérer un tour de force en exorcisant ses maux les plus profonds afin de les transformer en hymnes foutraques synthétiques résolument entêtants.

Note: 8/10