Moonface – This One’s For The Dancer & This One’s For The Dancer’s Bouquet

Lorsqu’il n’officie pas chez Wolf Parade, Spencer Krug possède un side-project plutôt étonnant répondant au nom de Moonface. Depuis 2010, le claviériste nous étonne de sa créativité à travers ses albums pour les moins intrigants. Sauf que cette année, il a décidé de clôturer l’aventure et nous le confirme avec son ultime album intitulé This One’s For The Dancer & This One’s For The Dancer’s Bouquet.

Pour un dernier tour, Moonface a décidé de diviser l’album-concept (au cas où il faudrait le rappeler) en deux: une partie qui est consacrée sur le point de vue du Minotaure et une autre sur le point de vue de Spencer Krug. Et même si elles ne sont pas enregistrées à la même période, cela n’altère en rien de la cohésion de cet album final résolument inventif et expérimental. Au contraire, les deux parties s’entrechoquent de temps à autre pour créer cette sensation de labyrinthe.

Alternant morceaux art-rock aux sonorités jazzy comme « The Cave » « Heartbreaking Bravery II » et pièces plus inventives avec le groove minimaliste de « Sad Suomenlinna », la plus intimiste « Aidan’s Ear » en passant par les allures krautrock de « Hater », Moonface fait parler sa créativité une dernière fois avec cette sensation de montagne russe accentués par ses solos de saxophone endiablées. Tandis que la voix de Spencer Krug se fait plus naturelle sur ces morceaux, lors du point de vue du Minotaure où le marimba retentit, sa voix se fait plus modifiée pour ne pas dire vocodée (« Minotaur Forgiving Pasiphae », « Minotaur Forgiving Minos », « Minotaur Forgiving Thesus »…).

Cela permet d’établir un parallèle de la vie d’artiste et la vie personnelle de notre hôte pour laquelle il tient tant à placer cette dualité pouvant porter à confusion. Très labyrinthique et complexe, il en ressort un parfait chant du cygne de Moonface qui porte un coup de grâce digne de ce nom.

Note: 8/10