Beirut – Gallipoli

No No No, l’album précédent de Beirut (chroniqué ici), n’a pas réellement fait l’unanimité en 2015. Alors que l’on s’attendait à une oeuvre grandiose, ce n’était que le verre à moitié vide sans compter les années sombres qu’avaient vécu sa tête pensante Zach Condon. Au final, le groupe américain a effectué une nouvelle pause avant de revenir de plus belle en ce début d’année 2019 avec leur nouvel album intitulé Gallipoli.

Contrairement à son prédécesseur, ce cinquième opus se veut plus réfléchi qu’auparavant. Lassé de la vie politique américaine et du mode de vie new-yorkaise, Zach Condon a décidé de s’exiler à Berlin (après s’être blessé dans un skate-park de Brooklyn) pour trouver une nouvelle source d’inspiration afin de finaliser le tout dans un studio niché dans la région rurale des Pouilles. Il en ressort un Gallipoli se rapprochant réellement de ses chefs-d’oeuvre précédents comme The Flying Club Cup en 2007 et The Rip Tide en 2011 avec l’orgue Farfisa qui fait son retour sur « When I Die » et sur « Varieties of Exile » aux accords d’ukulélé délicats.

Qu’il est bon de retrouver ces compositions feutrées et audacieuses riches en piano et cuivres, l’interprétation lancinante et céleste de Zach Condon qui ont fait leur marque de fabrique il y a plus d’une décennie sur « Landslide » et « Light In The Atoll ». Il arrive que Beirut aille creuser plus loin le sillon expérimental comme l’atteste ses instrumentaux que sont « On Mainau Island » et « Corfu » ou encore sur la seconde moitié ambient de « Ganze für Zah ». Gallipoli renoue avec les morceaux riches en ambiances diversifiées et en envolées lyriques des débuts pour notre plus grand plaisir malgré une seconde partie moins aboutie. Quoi qu’il en soit, ce retour en sources fait du bien et on prend notre pied à entendre l’esprit de Zach Condon divaguer autour du monde sans bouger de son canapé.

Note: 8/10