Souvenez-vous lorsque l’on s’est pris une énorme claque en compagnie de FEWS et de leur premier album Means en 2016 (chroniqué ici). Le quatuor anglo-américano-suédois nous a offert un cocktail post-punk bien corrosif aux influences très bien senties. Dès lors, ils sont attendus au tournant avec leur successeur intitulé Into Red.
Vous pensez que FEWS allait s’assagir après ces deux années et demi d’absence, et bien vous vous mettez le doigt bien profond. Car les voici plus féroce et plus colossal que jamais comme l’atteste l’introduction efficace en diable faussement nommée « Quiet » montrant que le quatuor n’a rien perdu de sa verve. Un peu comme si ils avaient contenu un peu trop longtemps leur rage pendant un bon bout de temps et ils ont décidé de libérer le Kraken en eux sur les morceaux bien agressifs comme « Paradiso », « More Than Ever » et autres « Anything Else ».
Avec une interprétation froide qui a de quoi rappeler tantôt Robert Smith tantôt Michael Hutchence, voire des intonations à la Joey Strummer par moments, le post-punk de FEWS rappelle aussi bien l’allure d’Interpol avec ses riffs urgents que de Joy Division sur les titres puissants à l’image des influences krautrock de « Limits » avec les synthés rétrofuturistes mis en avant ou encore la noirceur extrême de « Business Man » et « Over ». A côté de cela réside des moments plus tranquilles avec la très mélodique « Suppose » et la planante « 97 », comme quoi un peu de repos ne fait pas de mal dans ce disque bien tempêtueux.
S’achevant sur un instrumental des plus implacables nommé « Fiction », FEWS effectue un retour plus que convaincant avec ce Into Red se voulant plus rouge que le sang. Le post-punk brutal mais efficace du quatuor cosmopolite continue de faire mouche négligeant pas pour autant leur côté sensible qui n’a pas leur pareil.
Note: 8/10