Malik Djoudi – Tempéraments

Il aura fallu d’un premier album pour que Malik Djoudi puisse rencontrer la consécration qu’il était en droit d’attendre. Révélé par La Souterraine avec son disque Un en 2017 (chroniqué ici), le musicien poitevin, ex-membre de Alan Cock ou de Kim Tim, a séduit pas mal de monde avec son électro-pop à la française résolument chic avec des titres comme « Sous Garantie » et « Cinéma ». Maintenant qu’il a acquiert une certaine notoriété, le voilà qu’il est attendu au tournant avec son successeur nommé Tempéraments.

Une fois de plus, on fait connaissance avec sa voix androgyne et ses compositions synthétiques quasi anglo-saxonnes qui dominent ce second opus. S’ouvrant sur un « Tempérament » qui synthétise parfaitement l’ambiance de ce second opus clair-obscur, Malik Djoudi ouvre un peu plus les portes de son jardin secret avec l’aide d’Amaury Ranger et d’Ash Workman, il peaufine ses nouveaux titres à l’excès. Que ce soit sur « Autrement », « Dis moi qu’t’y penses » ou bien même sur l’entêtant et mélodique « Belles sueurs », les influences électro-pop à mi-chemin entre Zomby et LCD Soundsystem arrivent à habiller les textes énigmatiques du poitevin qui est à cheval entre contemplation et jeu sensuel.

Il a tout à fait raison de rester humble et égal à lui-même tout au long de ce Tempéraments et n’a pas besoin de se vanter lorsque des grandes figures comme Etienne Daho se l’arrache. D’ailleurs, en parlant de lui, il pose sa voix plus grave mais toujours aussi mystérieuse sur la plongée en eaux troubles de « A tes côtés ». A l’instar de « Aussi jolie » où sa voix se fait plus grave qu’à l’accoutumée, Malik Djoudi arrive à dresser un second disque résolument autobiographique notable pour sa puissance fragile qui domine des titres comme « Essentiel » et « Folie douce ». Il était attendu au tournant et il ne déçoit pas bien au contraire, il fait monter la température tranquillement mais sûrement.

Note: 8.5/10