Weyes Blood – Titanic Rising

Cette décennie sera à coup sûr elle de Weyes Blood. Révélée au grand public avec son second album The Innocents en 2014 (chroniqué ici), personne n’a su résister à la folk gothique enchanteresse et touchante de Natalie Mering, pas même son label Mexican Summer. Et au fil des années, sa popularité ne cessera d’accroître avec son successeur Front Row Sea To Earth en 2016 (chroniqué ici) et son nouvel album Titanic Rising paru ces derniers jours.

Pour continuer dans son ascension, l’ex-membre de Jackie O Motherfucker quitte donc la structure Mexican Summer pour le cultissime Sub Pop. Second point, elle troque sa folk gothique lyrique dans laquelle elle excellait sans équivoque pour des influences plus baroques tout en restant coincé dans des décennies antérieures sans tomber dans le passéisme. Au final, ce relifting musical lui va comme un gant tant on reste toujours charmé par son interprétation dramatique sur des morceaux rétro d’envergure comme l’introduction nommée « A Lot’s Gonna Change » suivie d' »Andromeda ».

Sur Titanic Rising qu’elle a co-produit aux côtés de Jonathan Rado, Weyes Blood a opté le choix d’explorer ses années d’ado rebelle issue d’une famille religieuse et en jette un regard plutôt détaché sur des titres aussi bien enlevés comme « Everyday » qu’orchestrales avec la beauté désarmante de « Something To Believe » et de l’atmosphérique et aquatique de « Movies ». On plonge dans ses souvenirs d’enfance avec sa voix jouant toujours avec la dramaturgie et gérant toujours aussi bien les octaves tant elle imagine un monde qui s’effondre tel un Titanic sur « Mirror Forever » et « Wild Time » rappelant les premiers albums de la mamzelle.

Se clôturant sur une instrumentale orchestrale des plus alarmantes nommée « Nearer To Thee », Weyes Blood met la barre encore plus haute avec ce Titanic Rising qui est notable pour ses arrangements symphoniques basiques mais sophistiquées. Ajoutez cela à une interprétation des plus somptueuses et des influences virevoltant entre pop baroque des années 1970, Chicago et Alan Parsons Project, vous obtiendrez une oeuvre taillée sur mesure où il est tout simplement impossible de remonter à la surface.

Note: 10/10