Shana Cleveland – Night Of The Worm Moon

Shana Cleveland a prouvé qu’elle pouvait se réinventer sans l’aide de son groupe La Luz. Il y a trois années et demi de cela, la chanteuse et guitariste du groupe s’est lancée en solo avec son somptueux premier album Oh Man, Cover The Ground en compagnie de The Sandcastles (chroniqué ici). L’année dernière, on avait été gâtés par le quatuor féminin avec leur album Floating Features (chroniqué ici) qu’il est l’heure d’une nouvelle pause. La musicienne est de retour avec son second opus solo nommé Night of the Worm Moon.

Comme son prédécesseur, Shana Cleveland troque le surf-rock tarantinesque sentant le désert californien pour une indie folk paisible et rêveuse. Amputée de ses acolytes de La Luz et de ses Sandcastles (excepté son batteur Kristian Garrard), la musicienne emprunte des sonorités plus solaires aux aspirations dignes de Sun Ra. Dès lors, le décollage est immédiat avec des morceaux plus psychédéliques mais ô combien planantes allant de la divine introduction nommée « Don’t Let Me Sleep » à « Solar Creep » en passant par les envoûtants « In Another Realm » et « Castle Milk ».

S’inspirant du Night of the Purple Moon et de Kadhja Bonet mais en moins blaxploitation, c’est un véritable voyage astral que l’on a affaire. Avec sa voix voluptueuse et ses compositions venues d’ailleurs, il est difficile de rester insensible face à des moments plus harmonieux à l’image de « Face of the Sun », « Invisible When The Sun Leaves » mais aussi de « A New Song ». S’achevant sur les harmonies doo-wop pas si lointaines de La Luz de « I’ll Never Know », Shana Cleveland prouve qu’elle sait aussi se faire douce quand elle le peut avec ce Night of the Worm Moon à mille lieues de son groupe d’origine. Une bien belle pause en solo méritée pour notre hôtesse résidant maintenant en Californie.

Note: 8.5/10