Anderson .Paak – Ventura

Anderson .Paak chez Aftermath, il fallait s’y attendre finalement. Celui qui fut rvélé au grand public sur le dernier album de Dr. Dre en 2015 a vu sa popularité accroître en peu de temps avec Malibu en 2016 (chroniqué ici) et Oxnard il y a quelques mois de cela (chroniqué ici). Le chanteur, rappeur, batteur et moitié du duo NxWorries est tellement productif qu’il revient avec un quatrième opus nommé Ventura. Yes lawd !

Avec le recul, Oxnard était au final un disque plutôt tiède qui fait pâle figure avec Malibu et NxWorries. Peut-être est-ce du à la présence du Docteur qui a aseptisé un peu trop le concept avec ses (co-)productions un peu trop chargées ? Quoi qu’il en soit, Breezy Lovejoy nous offre un disque plus consistant et beaucoup plus soulful qu’auparavant. En prenant les rênes de sa musique comme autrefois, on explore de nouveau la Black Music en majuscules traversant toutes les décennies à toute allure.

Dès lors, les souvenirs peu mémorables d’Oxnard s’estompent avec cette sublime introduction nommée « Come Home » avec un couplet d’André 3000 pour la cerise sur le gateau. Le programme de ce Ventura sera de la soul à gogo et cela se poursuit avec un impeccable « Make It Better » conviant le légendaire Smokey Robinson et un Alchemist qui sample le break de « Impeach The President ». On peut citer également le retour de Pomo derrière la production sur les morceaux funky de « Reachin’ 2 Much » avec Lalah Hathaway, « Good Heels » avec Jazmine Sullivan ou encore « Jet Black » de Brandy.

Ventura rectifie quelque peu le tir d’Oxnard même si on ne retrouve pas le travail titanesque de Malibu. Une fois de plus, on se laisse convaincre par le timbre de voix si particulier d’Anderson .Paak, son sens du groove infectieux et ses talents de batteur et de producteur sur des titres comme « King James » ou bien même « Chosen One » avec la sublime voix de Sonyae Elise. Donc oui, c’est du bon cru et on n’est pas au bout de nos surprises lorsque intervient la conclusion nommée « What Can We Do » conviant l’inimitable voix du regretté Nate Dogg décédé en 2011 pour un duo au sommet. On n’a presque pas envie d’y croire tellement ça sonne irréaliste. Un peu comme si notre Nate Dogg passait la torche d’Anderson .Paak et lui donnait la démarche à suivre pour régner sur la scène urbaine californienne actuelle. De quoi clore ce Ventura en apothéose.

Note: 8/10