The Chemical Brothers – No Geography

La dernière fois que l’on avait eu des nouvelles de The Chemical Brothers, cela remonte à 2015 avec leur plutôt satisfaisant Born In The Echoes (chroniqué ici). Le duo britannique fait parti des derniers survivants dans le cercle des dinosaures electronica après que The Prodigy ait perdu un de ses membres fondateurs. Cette année, ils font valoir leur réputation avec leur nouvel album intitulé No Geography.

Avec une pochette rappelant quelque peu leur emblématique Surrender paru il y a vingt ans de cela, on se dit que Tom Rowlands et Ed Simmons allaient revenir aux sources de leur musique aussi bien dansante que psychédélique. Dès les premières notes de « Eve of Destruction » conviant la rappeuse japonaise Nene, The Chemical Brothers met en marche leur machine à danser virevoltant entre techno, funk, big beat et hip-hop et continue avec « Bango » et le morceau-titre bien implacable. No Geography regroupe toutes les recettes qui ont fait la réputation de The Chemical Brothers, à savoir des tubes emballants et remuants comme le futur classique du duo qu’est le discoïde « Got To Keep On » ou encore les terribles « Free Yourself » et « MAH » avec ses samples toujours aussi efficaces, ses sonorités acid stridentes et ses beats bien tonitruants.

On retrouve également des moments plus psychédéliques qui ralentissent quelque peu le tempo avec « Gravity Drops » et l’hypnotique « The Universe Sent Me » conviant la douce voix de la norvégienne Aurora. En y regardant de plus près, les titres sonnent plus comme des rappels à l’ordre face à un Brexit de plus en plus imminent et la société britannique qui part à la dérive. Incitant à l’émeute, on retrouve la fougue du duo des débuts avec « We’ve Got To Try » qui aurait également trouvé sa place deux décennies plus tôt ou la conclusion contemplative nommée « Catch Me I’m Falling ».

Il ne fait aucun doute que No Geography montre que The Chemical Brothers n’a rien perdu de son énergie après plus de 25 ans d’activité. Un disque dans une période trouble s’avère être de bonne facture, d’autant plus qu’il fonctionne aussi bien dans les rave parties que chez soi.

Note: 9/10