Aldous Harding – Designer

On avait laissé une Aldous Harding en charmante compagnie avec son second opus nommé Party il y a maintenant deux années de cela (chroniqué ici). Dès lors, l’auteure-compositrice-interprète néo-zélandaise a réussi à s’imposer avec son indie folk gothique et résolument bouleversant pouvant se mesurer auprès des plus grandes de cette décennie. Deux années se sont écoulées et notre hôtesse revient nous charmer une troisième fois avec son nouvel opus intitulé Designer.

Ecrit et composé dans les quatre coins du globe, la néo-zélandaise résidant désormais au Pays de Galles a décidé de mettre en oeuvre un troisième disque plus lumineux mais toujours aussi somptueux. En compagnie de John Parish à la production une fois de plus, Aldous Harding a décidé de faire parler son imagination tout en relatant ce qu’elle a vécu en bien ou en mal ces deux dernières années avec une production toujours aussi dépouillée et rêveuse. Que ce soit sur des morceaux comme l’introductif cinématique « Fixture Picture » ou le morceau-titre plutôt lounge-jazz, on prend rapidement notre pied et ce n’est que le début.

Avec ces textes empreints d’une certaine mysticité que ce soit sur « Zoo Eyes » où elle n’hésite pas à moduler sa voix pour la rendre plus grave sur certains moments ou sur d’autres moments chaloupés comme « Treasure » et la lancinante « Damn », Aldous Harding entretient toujours aussi bien son mystère. Elle réussit à nous entraîner dans son imagination la plus démente à travers des titres remarquables pour leur groove entraînant exprimé sur « The Barrel » et « Weight of the Planets » ou en nous touchant par son art sur des morceaux beaucoup plus dépouillés comme la ballade guitare/voix de « Heaven Is Empty » ou la conclusion pianistique qu’est « Pilot ».

Une fois de plus, la néo-zélandaise brille par son talent hors pair et son sens du songwriting bien original. Il en résulte un Designer résolument touchant, addictif et résolument dépouillé comme on en fait plus permettant à notre Aldous Harding de briller un peu plus.

Note: 9/10