Mohamed Lamouri & Groupe Mostla – Underground Raï Love

Il m’arrive de prendre la ligne 2 de temps en temps. Et ceux qui la prennent doivent toujours tomber sur ce musicien armé de son clavier qui chante dans le métro sans jamais faire chier les voyageurs. Ce musicien se nommé Mohamed Lamouri et ça faisait depuis 16 ans qu’il effectue ces aller-retours en musique sans se (et nous) lasser. Au final, le destin va lui offrir une chance de faire entendre sa musique à un large public tant il nous présente son premier album Underground Raï Love enregistré avec son Groupe Mostla.

La première collaboration entre ces deux entités remonte à 2017 avec le titre « Tgoul Maraaft » qui a longtemps tourné sur les ondes de Radio Nova. Une aubaine pour notre chanteur algérien qui verra sa popularité s’élargir après avoir bâti sa réputation dans l’underground parisien grâce à l’expertise du Groupe Mostla (formation maison de La Souterraine composée des membres de Baron Rétif & Concepcion Perez et d’Aquaserge) qui décident d’allier raï sentimental, blues synthétique et pop doucement psychédélique et voyageuse.

Avec sa voix doucement éraillé, le chanteur et claviériste chante l’amour sous toutes ses formes ainsi que ses angoisses perpétuelles sur des titres enchanteurs allant de « Ana Rani » à « Jamais Nensa Le Souvenir » en passant par les envoûtants « Rire Anti » et « Loukan Masebtek Mantfarqouche ». Faisant le lien entre l’underground parisien et les contrées algériennes, Mohamed Lamouri n’hésite pas non plus à nous offrir des moments grandioses comme les accents funk synthétique non dissimulés de « Sbart Ou Tal Abadi » qui n’est autre qu’un hommage au regretté Cheb Hasni ou sur des arrangements plus étoffés avec les plus bouleversants « Ana Walesh » et « Matebkish ».

S’achevant sur le fameux « Tgoul Maraaft », c’est un sublime voyage lancinant et entraînant que nous propose notre hôte romantique. De chanteur de métro à chanteur de studio, il n’y a qu’un pas avec ce Underground Raï Love qui arrive à concilier deux univers différents mais plutôt complémentaires. Cela n’empêche pas pour autant d’arpenter les lignes souterraines et les bars chics de la capitale (*tousse* Le Zorba *tousse*) afin de reprendre le train-train quotidien.

Note: 8.5/10

Retrouvez Mohamed Lamouri sur Facebook / Bandcamp