Foxygen – Seeing Other People

Il faut se rendre à l’évidence que Foxygen ne pondra plus jamais un chef-d’oeuvre du même acabit de We Are the 21st Century Ambassadors of Peace & Magic en 2013. Mais cela ne signifie pas pour autant que le duo californien Sam France et Jonathan Rado n’a pas fini d’en découdre. Deux ans après leur cinquième album Hang (chroniqué ici) où ils ont exploré les influences baroques et orchestrales, les voici de retour avec Seeing Other People.

Ici, Foxygen continue ses explorations musicales en s’éloignant de la pop orchestrale de leur prédécesseur en changeant de décennie. Coincé quelque part entre le soft-rock des années 1970 et la pop des années 1980, Seeing Other People verra également l’occasion pour Sam France de régler ses comptes avec ceux qui ont tenté de le mettre plus bas que terre. Résolument libéré de ses démons, lui ainsi que son acolyte Jonathan Rado repartent à la lutte avec des morceaux beaucoup plus entraînants qu’à l’accoutumée comme le glam-rock « Work » et « Mona » qui ouvrent le bal.

En effet, il est temps de tourner comme le dit si bien le duo. Que ce soit sur le morceau-titre aux allures jazz-rock ou sur le groove infectieux de « Face the Facts », le message est le même: il suffit de se débarrasser des relations toxiques du passé pour entreprendre un avenir plus radieux avec un nouvel entourage. Musicalement, Foxygen sait faire l’entre-deux même si l’on parvient à regretter le grain de folie des débuts que ce soit sur le soft-rock digne de Meat Loaf avec « Livin’ A Lie » ou les allures springsteeniennes de « The Thing Is ».

Après une conclusion en guise de manifesto de renaissance, Foxygen nous offre un Seeing Other People plutôt correct et cohérent même si la fougue et l’ardeur des débuts s’est estompée. Toutefois, tout détruire pour mieux reconstruire s’avère être dans l’ADN du duo californien et on ne pourra pas leur en vouloir à ce sujet.

Note: 7.5/10