Ezra Collective – You Can’t Steal My Joy

Qu’on le pense ou non, on s’est tous pris une claque auditive en compagnie d’Ezra Collective. Plebiscité par Gilles Peterson en personne, le quintet jazz londonien est sorti de sentiers battus avec leurs deux EPs Chapter 7 ainsi que Juan Pablo: The Philosopher sorti il y a plus d’un an maintenant (chroniqué ici). L’heure est venue pour la formation de faire ses preuves avec un premier album et il se nomme You Can’t Steal My Joy.

Une fois de plus, on retrouve tous les ingrédients qui ont fait la réussite d’Ezra Collective, à savoir un soupçon jazz mâtiné d’afrobeat, broken-beat avec un soupçon hip-hop des plus plaisants. S’ouvrant sur la suite de « Space Is The Place » qui avait clôturé l’EP Juan Pablo: The Philosopher, Ezra Collective ne communique que joie et bonne humeur tout au long de ces douze morceaux suivants. Impossible de ne pas se déhancher aux rythmes frénétiques que concoctent Femi Koleoso à la batterie et aux sections de cuivres sur des morceaux bien énergiques comme « Why You Mad ? » qui suit ou bien même les accents dub caribéens de « Red Whine », le quintet vise juste à chaque fois.

Au milieu de perles instrumentales spirituelles et hypnotiques à l’image de l’électrique « Quest For Coin » où on sent l’influence du grime dans la basse et les percussions, les sonorités latines de « Chris and Jane » et le bien-nommé « São Paulo » flirtant avec la bossa nova, des invités n’hésitent pas à poser leur marque de fabrique. On pense à la voix toujours aussi déchirante de Jorja Smith sur le soulful « Reason In Disguise » ou encore le rappeur reconnu Loyle Carner qui pose son flow toujours aussi particulier sur les influences dignes de feu J Dilla période The Soulquarians sur « What Am I To Do ? ».

You Can’t Steal My Joy est un festival de sonorités et d’influences en tous genres où des moments somptueux peuvent cohabiter avec des moments plus fougueux comme « King of The Jungle » ou la conclusion nommée « Shakara » en compagnie du groupe afrobeat sensationnel KOKOROKO. Ezra Collective amène la lumière à travers ce voyage spirituel des plus originaux et rafraîchissants qui valent le coup pour ce printemps riche en sorties.

Note: 8.5/10