Billie Marten – Feeding Seahorses By Hand

Snail Mail fait partie de ces jeunes talents de la scène indie rock qui a le monde à ses pieds alors qu’elle n’a pas encore la vingtaine. Mais il y avait une autre concurrente avant elle et elle se nomme Billie Marten. L’auteure-compositrice-interprète originaire du Yorkshire fut révélée en 2016 avec son premier album Writing of Blues and Yellows lui ayant vau toutes les louanges possibles. Cette année, elle récidive avec son successeur nommé Feeding Seahorses By Hand.

Ici, on retrouve les ingrédients qui ont fait la renommée de Billie Marten, à savoir une indie folk chatoyante et sans superflu. Armée que de sa guitare acoustique et de sa voix sirupeuse qui ne lui fait jamais défaut, la native du Yorkshire continue d’ouvrir les portes de son intimité à l’écoute des perles allant de « Carton People » à « Bad Apple » en passant par les éthérés « Mice » gentiment morbide, « Blood Is Blue » ou la magnifique « Toulouse ». Atteinte de dépression saisonnière, elle raconte tout au long sa solitude sous toutes ses formes depuis qu’elle vit à Londres sur « Blue Sea, Red Sea » ou sur « Vanilla Baby ».

La production sans fioritures d’Ethan John réussit à capturer ses instrumentations quasi-nues et dépouillées mettant en valeur le passage à l’âge adulte d’une Billie Marten rongée d’incertitudes. Avec quelques arrangements aux claviers pour les moins discrets et de notes de guitare tantôt acoustique tantôt électrique, Feeding Seahorses By Hand est un journal intime de la mamzelle à laquelle on arrive à décerner sa psychologie fragilisée sur « She Dances », « Boxes »ou bien même le touchant « Anda ». Il ne fait aucun doute que ce second opus sent la lucidité et la franchise de la britannique qui arrive à faire frémir son auditeur en raison de son contenu abouti et cohérent. Lucy Rose, Laura Marling et autres Fenne Lily auront du souci à se faire.

Note: 8.5/10