Steve Lacy – Apollo XXI

Chez The Internet, presque tous les membres du groupe ont sorti leur album solo: Syd, Matt Martians, Patrick Paige II… Tous sauf un. Je parle de Steve Lacy qui monte de plus en plus en puissance depuis sa désormais culte démo en solo en 2017 dont fut extrait « Dark Red ». Le guitariste prodige de Compton qui vient d’atteindre ses 21 ans est sollicité de partout, de Kendrick Lamar à Vampire Weekend en passant par Ravyn Lenae et forcément son premier album solo nommé Apollo XXI. Paré au décollage ?

Le guitariste délaisse ses allures lo-fi enregistrées sur iPhone pour un véritable album studio où ses influences entre neo-soul, indie rock et pop psychédélique furieusement funky sont parsemées sur ces douze compositions riches en bonnes vibes et bonnes surprises. Dès l’introductif « Only If », nous voilà en plein dedans avec ses riffs dont seul Steve Lacy a le secret tout comme l’audacieux et intergalactique « Like Me » durant 9 minutes et entrecoupées d’intermèdes musicales fascinantes.

Le cool kid de Compton est seul aux commandes (à l’exception faite de « Basement Jack » où un certain Jesse Boykins III vient lui filer un petit coup de pouce) et prend le temps de se livrer à nous sans pudeur sur sa bisexualité assumée et ses crises de foi qui persistent sur « Lay Me Down » et « Love 2 Fast ». Imaginez un croisement entre Mac Demarco (qui est sa plus grande influence en matière de production) et Sly & The Family Stone en passant par Prince et Maxwell et vous obtiendrez des moments acidulés comme « Guide », « Hate CD » et « In Lust We Trust ».

Toutes les sonorités sont distillées allant du gospel sur « Aamandla’s Interlude » à la trap sur la conclusion « Outro Freestyle » où il se met à rapper comme la tendance actuelle avant de repartir dans un indie rock soulful et slacker comme il sait si bien faire sur la seconde partie nommée « 4ever ». A l’aube de ses 21 ans, Steve Lacy célèbre l’âge adulte avec un premier album solo à la hauteur de nos attentes faisant paraître toute son esthétique de travail comme jamais.

Note: 9/10