The Gotobeds – Debt Begins At 30

On avait laissé The Gotobeds avec un album nommé blood // Sugar // Secs // Traffic en 2016 (chroniqué ici). Le quatuor de Pittsburgh avait publié un disque correct mais ayant qu’un maigre impact. Pourtant, quelque chose me dit qu’avec leur nouvel album Debt Begins At 30, ils comptent sortir des gonds à partir de maintenant. Et pour de bien nombreuses raisons.

La toute première raison est tout simplement que The Gotobeds a décodé de muscler son jeu musical. Fini les excursions power-pop teintées de post-punk, le groupe mené par Eli Kasan (chant, guitare) opte pour un virage musical vers le dernier pour des morceaux intenses aux textes profondément cyniques. Pour les aficionados de mur de son de guitares tapageuses, vous voilà bien servis avec en ligne de mire le titre introductif nommé « Calquer The Hound » qui lance les hostilités sans oublier sa conclusion bien spatiale mais également des rafales noisy comme « Parallel » et « Poor People Are Revolting ». Et au milieu de ces perles post-punk urgentes dignes du regretté Mark E. Smith aux rythmiques accidentées comme « Twin Cities » et la conclusion épiue nommée « Bleached Midnight », il réside un peu de calme avec « 2:15 » qui dure bien 2 minutes et 15 secondes !

La seconde raison, c’est également « the united world of The Gotobeds ». Le quatuor de Pittsburgh a concié la crème de la crème de l’indie rock sur ce Debt Begins At 30. Ce n’est pas un hasard si l’on croise des membres de Protomartyr, Silkworm, Veronica Falls ou bien même de Pavement qui viennent leur prêter main forte ! Et ces gens les lèvent encore plus haut avec notamment Joe Casey de Protomartyr sur le féroce « Slang Words » ainsi que son collègue guitariste Greg Ahee sur l’introspectif et atmosphérique « On Loan » ou encore Bob Nastanovitch de Pavement sur l’aiguisé « Dross ». N’oublions pas non plus Bob Weston de Shellac sur le morceau-titre et Victoria Ruiz de Downtown Boys sur la version alternative où elle le réinterprète en espagnol.

Bref, que du beau monde et pas mal de bordel explosif comme on était en droit d’attendre. The Gotobeds a vraiment mis la barre plus haute et signe leur disque le plus authentique de leur discographie et pas besoin d’être endetté pour se faire un avis.

Note: 8/10