On avait laissé Mega Bog en bonne compagnie avec son Happy Together qui avait rencontré un certain succès mais qui n’a jamais été chroniqué dans mes colonnes il y a maintenant deux années de cela. Le projet de la musicienne Erin Elizabeth Birgy continue à faire parler d’elle d’albums en albums jusqu’à devenir un acte incontournable de la scène art-rock actuelle. Et il semblerait que l’américaine repousse une fois de plus les limites avec Dolphine.
Chaque album est une épopée fascinante que nous propose Mega Bog et Dolphine (inspiré par le mythe qui suggère que les humains évolueraient en créatures aquatiques pour vivre éternellement) n’en fait pas légion. A travers ces onze nouvelles compositions résolument psychédéliques, on n’est jamais au bout de nos surprises. C’est avec l’introduction nommée « For The Old World » avec une interlude free-jazz surprenante mais agréable que l’on a affaire sans oublier d’autres trouvailles originales plutôt prog comme « I Hear You Listening (to the Bug On My Wall) », « Left Door » et autres « Truth In The Wild ».
Elle peut également compter sur l’aide de Meg Duffy alias Hand Habits et de James Krivchenia de Big Thief pour pouvoir mettre en boîte ce disque audacieux où les guitares résonnent, les claviers qui dansent et les cuivres qui donnent leur signal d’alarme de façon spontané avec une pointe d’expérimentation. Ce n’est pas pour rien que l’on rencontre la fusion entre Cate Le Bon et Animal Collective sur le morceau-titre pop psychédélique ou des allures plus folk sur « Spit In The Eye Of The Fire King » avec la contribution du regretté Ash Rickli du groupe Strictly Rickli. Entre moments féeriques avec « Diary of a Rose » plutôt mystique mais également « Shadows Break » et « Untitled (« With C ») » et d’autres plus haletants comme « Fwee Again ».
Une fois de plus, Mega Bog joue avec nos émotions avec ce nouvel opus aux airs de conte fantastique. Dolphine est un autre testament de la musicienne qui ne cherche qu’à repousser ses limites en ajoutant plus d’une corde à son arc. Son art-rock psychédélique ne finira pas de surprendre.
Note: 8.5/10