« Ah shit, here we go again ». C’est tout simplement la phrase qui me vient en tête lorsque Oh Sees revient à la charge chaque année et chaque mois d’août. Après leur 21ème album nommé Smote Reverser avec un putain d’artwork (chroniqué ici), la bande à John Dwyer revient sans surprise avec un double-album intitulé Face Stabber.
John Dwyer et ses sbires reprennent donc là où ils se sont arrêtés en chemin en empruntant une voie plus expérimentale qu’à l’accoutumée. Oh Sees ira diversifier un peu plus sa palette musicale quitte à se pencher vers l’étrange sur ce Face Stabber. Le groupe californien arpente des chemins krautrock psychédélique à travers des titres bien intrigants à l’image des premiers titres comme « The Daily Heavy » et « The Experimenter » ou d’autres plus pop comme le mélodique « Snickersnee » où John Dwyer impressionne par ses prouesses vocales dignes de McCartney.
Au milieu des excursions bien protéiformes comme le bien particulier « Poisoned Stones » entre disco et no-wave ou l’instrumental ambient et space-age nommé « Captain Loosely », Oh Sees n’oublie pas pour autant ses racines garage-rock. Face Stabber regroupe des monuments heavy où les riffs grondent comme jamais avec entre autres « Together Tomorrow », « Heart Worm » et autres « Gholü » où le spectre de Thin Lizzy règne tout au long. Parfois interrompus par des conclusions abruptes et extra-terrestres, ce 22ème album fait clairement parler les ambitions du groupe californien. On peut citer le très psychédélique « Scutum & Scorpius » durant 14 minutes et frôlant le prog ou le final free-jazz de 21 minutes intitulé « Henchlock » faisant de ce disque un moment plutôt atypique.
Nul ne doute qu’Oh Sees veut élargir sa palette musicale avec ce Face Stabber. Prenant des inspirations dignes de Frank Zappa, King Crimson et Silver Apples, la bande à John Dwyer reste insaisissable et fait plus parler pour son côté prolifique qu’original.
Note: 8/10