Brittany Howard – Jaime

La dernière fois que nous avions eu des nouvelles d’Alabama Shakes, il faut remonter à l’année 2015 où ils avaient publié leur album Sound and Color (chroniqué ici). Cela pouvait avoir des goûts de success story et surtout pour sa pétillante leader Brittany Howard qui fut sur tous les fronts. Seulement voilà, les années passent et on était en attente d’un éventuel prochain album du groupe qui n’aura pas encore lieu MAIS d’un album solo de notre hôtesse intitulé Jaime.

La raison pour laquelle on a tardé à avoir une suite de Sound & Color est tout simplement due au fait que Brittany Howard fut frappée par le syndrome de la page blanche. En ce sens, Jaime est une sorte de refuge où elle élargit sa palette musicale allant du rhythm’n’blues, du blues-rock, de la neo-soul et des boucles hip-hop sur ce premier album solo. C’est avec cette esthétique DIY ainsi qu’une brochette de musiciens (on retrouve même le célèbre pianiste jazz Robert Glasper dans les crédits) qu’elle s’exprime sur les voies de l’expérimentation avec « History Repeats » en guise d’introduction mais également « Stay High » et « Tomorrow ».

Jaime est le nom de la grande sœur de Brittany Howard qui fut décédée des suites d’un cancer de sein alors qu’elles n’étaient qu’adolescentes. C’est en ce sens que notre hôtesse a décidé d’en faire un exutoire en se révélant à nous, que ce soit sur sa sexualité sur « Georgia », ses opinions religieuses avec « He Loves Me » ou encore sa famille métissée au fin fond de l’Alabama avec « Goat Head ». Il en résulte ses interprétations toujours aussi fortes en caractères qui passionnent ces récits intimistes et introspectifs avec « Short and sweet » et « 13th Century Metal » avant de venir vers des complaintes des plus touchantes avec « Presence » et « Run To Me ».

Il ne fait aucun doute que Brittany Howard nous avait énormément manqué. Le premier album solo de la leader d’Alabama Shakes se veut audacieux et bien expérimental mais c’est à cours d’écoutes répétées que l’émotion à fleur de peau arrive à se déceler sur ces nouvelles compositions.

Note: 9/10