Juniore – Un, Deux, Trois

Ce n’est presque plus un secret pour personne mais Les Oreilles Curieuses ont suivi les aventures de Juniore depuis leurs débuts. Depuis leur premier titre en 2013, on a suivi les aventures musicales du projet de la musicienne Anna Jean avec leur premier EP en 2016 (chroniqué ici) jusqu’à leur premier opus nommé Ouh Là Là paru il y a trois ans de cela (chroniqué ici). Donc bien sûr, on avait hâte que leur successeur nommé Un, Deux, Trois paraisse dans nos oreilles.

Le premier titre nommé « Soudain » redéfinit la musique de Juniore: à mi-chemin entre yé-yé et surf-rock psychédélique digne des années 1960, les textes toujours aussi énigmatiques que directs d’Anna Jean font toujours effet sous un fond de chœurs féminins enivrants et de Mellotron qui nous enveloppent. De quoi démarrer ce Un, Deux, Trois en trombe avec d’autres morceaux entraînants et doucement cinématiques comme « Grave », « En solitaire » ainsi que « La vérité nue » qui montrent une fois de plus leur force.

Au milieu de la formule classique guitare/orgue/mellotron/basse/batterie qui reste efficace riche en réverbérations et mélodies cristallines et aiguës, Juniore s’autorise quelques moments originaux comme l’instrumental surf halloweenesque nommé « Walili » ou encore les sifflements de la rythmique presque hip-hop de « Bizarre ». Anna Jean, Samy Osta (dont sa patte se fait ressentir sur la production) et Swanny Elzingre alterne des morceaux rythmés et dansants comme « Tu mens » et « Ah bah d’accord » où la voix de notre hôtesse est remarquable pour sa lassitude et d’autres plus lancinants avec « Drôle d’histoire » et la conclusion planante nommée « Adolescent ».

Entre histoires d’amour, désillusions et portraits marqués au vitriol, Juniore a évité le piège du sophomore jinx avec ce Un, Deux, Trois. Le groupe parisien continue de nous embarquer dans ces années yé-yé cinématiques avec un soupçon de modernité qui leur va à ravir.

Note: 8.5/10