Swamp Dogg n’est pas un soulman comme les autres. Et pourtant, il reste un des derniers actes musicaux à être actif encore aujourd’hui. Un an et demi plus tôt, on a plutôt été surpris du fait qu’il use de l’Auto-Tune sur son album Love, Loss and Auto-Tune (chroniqué ici). Cette fois-ci, l’anti-héros de la soul music lâche cet engin pour revenir aux sources avec le déchirant disque Sorry You Couldn’t Make It.
Une fois de plus, Swamp Dogg s’entoure de Justin Vernon et de Ryan Olson de Poliça à la production et verse son spleen et son chagrin sur ces dix nouvelles chansons sentant bon l’organique. Justin Williams Jr. de son vrai nom ira arpenter des chemins country tout en restant soul dans l’âme avec des titres crève-cœur tels que « Sleeping Without You Is A Dragg » mais encore « Don’t Take Her (She’s All I Got) » et « Family Pain » sentant bon les années 1970.
L’interprétation vibrante et naturelle de Swamp Dogg ainsi que les arrangements country-soul ont de quoi faire penser à Solomon Burke et je ne parle pas de la pochette. Le bonhomme interprète avec brio le rôle de l’homme au coeur brisé en jouant avec justesse entre l’humour et le sérieux avec « I Lay Awake », « I’d Rather Be Your Used To Be » où la mort et la vieillesse veillent au grain. On pourra également compter sur la participation à deux reprises de John Prine sur « Memories » et sur la conclusion nommée « Please Let Me Go Round Again » faisant de ce Sorry You Couldn’t Make It un disque attachant et tragicomique de la part de notre anti-héros préféré de la soul vintage moderne.
Note: 8/10