En 2015, Chassol avait marqué un grand coup avec son dernier album intitulé Big Sun (chroniqué ici). Avec sa technique ingénieuse et ambitieuse, le musicien et pianiste nous avait emmené sur les routes de sa Martinique natale. Ce documentaire audiovisuel fut transposé dans les lives du monde entier et lui a permis de travailler aux côtés des plus grands comme Solange, Frank Ocean, Sébastien Tellier ou bien même Phoenix. Cinq années plus tard, il ouvre un nouveau chapitre musical avec l’ambitieux Ludi.
Fini les road-trips pour notre Christophe Chassol, cette fois-ci, il s’essaie à une autre thématique. Toujours en alliant enregistrements audio qu’il confectionne avec ses collages sonores propres à lui qu’il calque avec son instrument fétiche qu’est le piano que ce soit sur « Savana, Céline, Aya », « Koh & Sam », « Mikado Walking » ou encore sur « Poltergeist », le pianiste fait parler son génie en apportant sa réflexion sur le jeu sous toutes ses formes et les activités ludiques dans nos quotidiens.
Et plus on avance dans ce grand album, plus la réflexion est poussée au paroxysme. Avec des trouvailles enivrantes comme « Les règles », « Concerto pour batterie et cour de récréation » ou encore « Camarade », Chassol arrive à prendre une dimension universelle sur le questionnement du ludique. On peut également citer « I Think The Game », « Rollercoaster » ou encore « Le jeu de la phrase » en passant par « Les anneaux de Saturne » qui nous transportent ailleurs et qui témoignent du génie avant-gardiste du pianiste.
Ludi nous transporte aussi bien dans une cour de récréation que dans une salle d’arcades au Japon, d’un match de basket à un grand huit et on fait connaissance avec de nouveaux personnages drôles mais attachants. Le tout sous une fusion entre jazz et pop qui fait toujours aussi mouche. Un autre grand oeuvre à rajouter dans l’oeuvre de Chassol.
Note: 8/10