EOB – Earth

Tandis que l’avenir de Radiohead est plus qu’incertain, les membres s’émancipent chacun de leur côté. Et après Thom Yorke, Jonny Greenwood et le batteur Phil Selway, c’est au tour d’un autre membre de se lancer. Il s’agit du guitariste Ed O’Brien qui se lance dans cette aventure avec son premier album intitulé Earth.

Ed O’Brien puise son inspiration loin de tout ce qui a fait la réputation du légendaire groupe d’Oxford. Suite à ses périples au Brésil qui auront inspiré entre autres le morceau « The Present Tense » sur le dernier album du groupe, le guitariste y laisse voir son amour pour ce pays et ses influences musicales qui baignent avec le bien-nommé « Brasil » débutant avec sa voix et sa guitare acoustique avant de se muer en OVNI électronique aux rythmes chaloupés en guise de cerise sous le gâteau.

Donc vous ne trouverez ni Thom Yorke, ni Jonny Greenwood ou Phil Selway ni même Nigel Godrich (ou même Stanley Donwood pour l’artwork) au programme de ce Earth, si ce n’est Colin Greenwood qui officie les parties de basse. EOB a fait appel à Flood à la production mais également Adrian Utley de Portishead, Omar Hakim, Nathan East ou encore Glenn Kotche de Wilco au programme et permet à notre hôte de faire voyager son esprit et sa musique. Naviguant entre chansons voyageuses avec le très rock « Shagri-La » en guise d’album ou encore « Deep Days » et « Long Time Coming » ou ballades folk avec les intimistes « Sail On », Earth paraît beaucoup plus complexe que cela.

Le guitariste avec son interprétation juste sait nous emporter très loin avec « Banksters » ou sur les accents électroniques du dansant « Olympik » qui monte en puissance au fur et à mesure. Au final, la douceur est privilégiée avec « Mass » et la ballade de clôture nommée « Cloak Of The Night » conviant la talentueuse Laura Marling sur ce Earth nous permettant de vérifier le diagnostic musical audacieux et expérimental d’EOB qui ne s’éloigne pas vraiment de l’ADN de son groupe mais pense la musique différemment. Entre saveurs folk, rock alternatif et sonorités brésiliennes, Ed O’Brien a relevé le défi et réussit avec ce premier album solo qui nous permet d’amortir ce printemps pourri. A quand un album solo de Colin Greenwood maintenant ?

Note: 8/10