La première fois que nous avions entendu le nom d’Aldous RH, cela remonte à l’année 2016. Cette année en effet, le musicien venu tout droit de Manchester avait publié un 45 tours nommé Sensuality et a touché à la grande scène en jouant notamment au Pitchfork Music Festival Paris. Suite à cela, l’auteur-compositeur-interprète et musicien multi-instrumentiste s’est fait attendre longtemps avant qu’il ne délivre son premier disque intitulé Respect 4 Devotion.
Pour ceux qui sont familiers avec l’univers musical d’Aldous RH, il suffit de fermer les yeux et d’imaginer les sonorités à mi-chemin entre funk moite des années 1970 et R&B des années 1980 avec ce soupçon de pop psychédélique lo-fi qui plane tout au long. Dès l’entrée en matière mélodique nommée « Far’n Distant Memory », on pénètre dans son monde sensuel et original qui aura de quoi rappeler le côté kitsch de Connan Mockasin et de Jaako Eino Kalevi comme sur les allures de Stevie Wonder de « True Lust » et « Since 1992 » qui rappelle un peu les productions de Timbaland d’auparavant.
Respect 4 Devotion est un sublime hommage au R&B psychédélique des décennies antérieures comme l’atteste des morceaux ouatés comme « Reply » et « The Endless Search ». Imaginez Todd Rundgren et Daryl Hall se rencontrent, vous trouverez le résultat final présenté par l’ancien membre de tournée de Drugdealer qui ne finit pas de nous impressionner avec « Jaded Lovers » et « Playa 4 Live » qui se veulent plutôt suintantes. Bien évidemment, Aldous RH est bien entouré sur ce premier disque car on retrouve Alex Brettin alias Mild High Club à la guitare, John Carroll Kirby au piano et (ô surprise !) Stella Mozgawa de Warpaint qui nous épatent sur la conclusion nommée « Better 2’ve Loved » qui frôlent le jazz fusion pendant six bonnes minutes. Aldous RH s’est fait attendre et il a bien fait et il ne nous déçoit pas avec ce premier disque.
Note: 8/10