JARV IS… – Beyond The Pale

Ce bon vieux Jarvis Cocker. Je pense qu’à ce stade, il est tout simplement inutile de retracer tout ce qu’il a fait que ce soit avec Pulp ou avec d’autres collaborations extérieures (Charlotte Gainsbourg, Chilly Gonzales, Feist…). Toujours est-il que cela faisait plus d’une décennie que l’on était sans nouvelles discographiques de l’ex-Pulp (sauf si on compte son disque collaboratif avec Chilly Gonzales ici). Cette année, après tant de reports pour cause de COVID-19, le voici rebaptisé JARV IS… avec Beyond The Pale.

Pour ce grand retour en solo, Jarvis Cocker s’est entouré de Serafina Steer (chœurs, claviers, harpe), Emma Smith (chœurs, violon, guitare), Adam Betts (batterie), Andrew McKinney (basse) et de Jason Buckle pour former JARV IS…. Initié depuis 2017, la formation a pour but de nous faire danser pendant cette période étrange que l’on traverse ou comment profiter de la vie lorsque l’on est confiné. Composé de sept titres, Beyond The Pale qui s’ouvre sur « Save The Whale » donne le ton avec ses allures de science-fiction et d’influences électroniques prenant le dessus.

Ici, JARV IS… surprend pour son inventivité hors normes et le personnage aussi bien insolent qu’attachant de Jarvis Cocker s’exprime à tout bout de champ sans oublier ses intonations rappelant le regretté Leonard Cohen. On pourra penser notamment au rock psychédélique de « Must I Evolve ? » (où l’on appréciera ce dialogue entre notre hôte et des musiciennes tout au long) ou aux intonations dignes de Nick Cave flirtant avec le krautrock du cinématographique « Am I Missing Something ? » et « Sometimes I Am Pharoah » montrant tous les champs du possible sur Beyond The Pale.

Entre moments dansants avec le bien-nommé « House Music All Night Long » et d’autres rappelant l’ère Pulp avec le menaçant « Swanky Modes » avec son texte frôlant la décadence, JARV IS… est à la hauteur de son art. Et ce jusqu’à ce final nommé « Children Of The Echo » où l’on flirte avec les airs jazz dignes de Scott Walker montrant toute la liberté artistique du sextet ainsi que son principal chef-d’orchestre qui se sent pousser des ailes depuis le This Is Hardcore de Pulp. Beyond The Pale était longuement attendu et il ne nous déçoit en aucun cas.

Note: 8/10