Bright Eyes – Down In The Weeds, Where The World Once Was

La dernière fois que Bright Eyes avait marqué un grand coup, cela remonte à l’année 2011 lorsqu’ils avaient publié leur neuvième album du nom de The People’s Key. Suite à cela, le mythique groupe de Nebraska a décidé de mettre un terme à l’aventure laissant les fans orphelins. Heureusement que Conor Oberst a vécu mille et une vies durant ce laps de temps entre carrière solo et side-projects intrigants (Desaparecidos, Better Oblivion Community Center…) mais aussi dans sa vie personnelle. Tandis qu’on est en train de vivre une année des plus merdiques, quelques rares bonnes nouvelles se profilaient à l’horizon, à savoir la reformation du groupe qui fête ses 25 ans d’existence avec leur nouvel album nommé Down In The Weeds, Where The World Once Was.

Et aussi incroyable que cela puisse paraître, Bright Eyes n’a perdu en aucun cas une once de leurs talents mélodiques. Il suffit de juger les écoutes des titres indie folk savamment orchestrés tels que « Dance and Sing » qui fait suite à une introduction la bien-nommée « Pageturners Rag » où l’on suit une conversation sous champis (?) entre la mère et l’ex-femme de Conor Oberst sous une influence ragtime. Ce dernier nous explique qu’il revient de loin après tant d’épreuves surmontées entre sa carrière solo et sa vie personnelle avec « Mariana Trench » aux allures stadium-rock et l’intrusion de cornemuses sur « Persona Non Grata » et autres « Pan and Broom ».

Avec l’aide des arrangements de haute volée signés Mike Mogis, Conor Oberst ira affronter ses vieux démons avec son interprétation toujours aussi fébrile allant au cœur de son divorce sur la triste ballade au piano qu’est « Hot Car In The Sun » (« I was dreaming of my ex-wife face », chante-t-il plaintivement) et les allures folk-rock de « Tilt-A-Whirl » où il parle enfin de la mort brutale de son frère. Bien entendu, Bright Eyes nous offre un ascenseur émotionnel en musique tout au long de ce Down In The Weeds, Where The World Once Was avec les remuants « One and Done » et « Forced Convalescence » ainsi que les allures plus mélodramatiques avec « Stairwell Song » et « To Death’s Heart (In Three Parts) » relatant les attentats de Paris en 2015.

Le dixième disque de Bright Eyes est un sacré retour en forme de la part d’un des groupes indie rock les plus influents de ces vingt-cinq dernières années. Conor Oberst et sa bande jettent un regard détaché sur leur passé afin d’aller de l’avant et le font avec une grâce touchante et une versatilité musicale des plus audacieuses.

Note: 8/10