The Flaming Lips – American Head

Au fil du temps, The Flaming Lips s’enfonce de plus en plus dans des terrains abscons et étranges. Il n’y a qu’à juger les derniers disques du groupe américain que sont Oczy Mlody (chroniqué ici) paru en 2017 et King’s Mouth l’année dernière (chroniqué ici) qui comptait Mick Jones de The Clash à la narration qui furent des disques barrés et bien trop audacieux. Cette année, Wayne Coyne et sa bande calment quelque peu le jeu avec leur successeur intitulé American Head.

Il est désormais hors de question pour The Flaming Lips s’aventure vers des ambiances musicales complexes et bien trop perchées. American Head est l’occasion rêvée pour Wayne Coyne de se livrer à nous en revisitant sa jeunesse à Oklahoma qui fut loin d’être dorée notamment sur les titres éthérés et attachants que sont « Will You Return/When You Come Down » en guise d’ouverture mais également « Flowers of Neptune 6 » et « Dinosaurs On The Mountain ».

Les allures psychédéliques se sont volontairement dissipées sur ce American Head tandis que The Flaming Lips privilégie les mélodies célestes et les arrangements baroques comme sur « At The Movies On Quaaludes », « Mother I’ve Taken LSD » ainsi que « You N Me Sellin’ Weed ». Ici, la drogue est au centre de ce American Head mais elle est diabolisée sur ce disque. Tantôt utilisé comme moyen de survie dans l’Oklahoma tantôt utilisé pour parvenir à ses fins dont certains connaîtront des issues tragiques comme sur « Brother Eye » et sur les allures jazz psychédélique de « When We Die When We’re High ».

Wayne Coyne n’hésite pas non plus à cicatriser une fois de plus son passé rempli d’événements traumatiques comme sur le braquage dont il a été victime très jeune (« Mother Please Don’t Be Sad ») ou de voir son entourage réduit face aux malheureuses circonstances de la vie (« Assassins Of The Youth »). Après un sublime duo avec la superstar de la country Kacey Musgraves qu’est « God and The Policeman », la pop majestueuse de The Flaming Lips prend une dimension plus spirituelle sur le final nommé « My Religion Is You ». De quoi nous rappeler que le groupe d’Oklahoma peut être magistral lorsqu’il ne s’aventure pas dans des terrains bizarroïdes et plus vers des compositions baroques et touchantes.

Note: 8/10