En l’espace de deux disques, IDLES est devenu en quelques sortes les coqueluches du punk britannique actuel. On avait laissé le quintet de Bristol avec Joy As An Act Of Resistance. (chroniqué ici) qui ont propulsé leur popularité comme jamais. Et tant pis si ils ont des détracteurs (Sleaford Mods, Nadine Shah, Fat White Family), Joe Talbot et sa bande ripostent avec leur troisième disque du nom de Ultra Mono.
Et oui, IDLES malgré leur réputation d’anarchistes et de je-m’en-foutistes possède quand même un cœur malgré tout. Ultra Mono est une sorte d’attaque offensive envers leurs haters, jaloux et cyniques où leur punk-rock contestataire et anti-conformiste reste une fois de plus leur fond de commerce sans pour autant se répéter. Avec une fois de plus l’aide d’Adam Greenspan et de Nick Launay à la production ainsi que Kenny Beats, producteur très prisé dans le monde du hip-hop, le quintet de Bristol revient foutre un gros bordel avec « War » qui est une puissante offensive mais également « Mr. Motivator » et « Model Village ». Comme quoi, on n’a pas fini de se prendre une bonne grosse claque avec leur punk bestial et contestataire avec cet humour pince-sans-rire et ce cynisme qui leur vont comme un gant.
Une fois de plus, Joe Talbot ira envoyer bouler les inégalités des classes ou encore les défaillances de la société post-Brexit tout au long de ce Ultra Mono affichant clairement leurs positions anti-capitalistes. Défiant aussi bien The Fall que Sonic Youth ou encore Shellav et METZ au niveau des influences musicales, IDLES continue de collectionner des bastos avec l’expérimental « Grounds » où de timides sonorités électroniques habillent le discours pro-Black Lives Matter ou encore le robotique « Reigns » amorçant un changement musical tout en restant tête brûlée.
D’ailleurs, on sourit quelque peu lorsque Warren Ellis et David Yow répondent présent sur ce troisième disque mais la personne qui sort du lot restera Jehnny Beth qui intervient sur « Ne Touche Pas Moi » résolument très Hives et l’on sourit quand on pense à la fameuse altercation de l’ancien président monsieur-peut-on-dire-le-mot-singe-au-lieu-de-nègre Nicolas Sarkozy et son « Casse toi pov’ con ». Pour le reste, IDLES élargit ses horizons avec le pesant « A Hymn » ou encore le novateur « Carcinogenic » et l’aérien « The Lover » tout en restant punk dans l’attitude malgré tout. Ultra Mono est une nouvelle preuve qu’IDLES reste explosif et anticonformiste tout en évitant la redondance. Toujours aussi énervé et enragé mais avec une pointe d’humour noir qui va avec, Joe Talbot et sa bande envoient paître le monde et ses détracteurs avec.
Note: 9/10