Thurston Moore – By The Fire

Lorsque Thurston Moore publie un nouvel album, c’est toujours une bonne nouvelle pour les mélomanes de l’indie rock et les éternels nostalgiques fans de Sonic Youth. On avait laissé le prolifique guitariste avec un album paru en 2017 du nom de Rock’n’Roll Consciousness (chroniqué ici) plutôt honorable avant que son ex Kim Gordon la devance avec son désormais culte disque No Home Record (chroniqué ici) l’an dernier. L’ex-Sonic Youth revient donc avec l’audacieux By The Fire.

Ici, Thurston Moore pousse les limites de l’expérimentation tout en combinant tout ce qui a fait le succès de ces précédents albums solo. Toujours avec l’aide de ses compagnons de route (Steve Shelley, Debbie Googe, Jon Leidecker, James Sedwards, Jem Doulton…), le guitariste prodige exprime tout son talent avec sa six-cordes et ses compositions efficaces et aventureuses que ce soit sur « Hashish » qui étrangement ressemble à deux gouttes d’eau à « Sunday » ou encore le psychédélique « Cantaloupe » et le très soigné « Calligraphy » qui se joint au tranquille « Dreamers Work ». La particularité des titres cités dépassent rarement les six minutes car le reste de l’opus ira montrer un Thurston Moore beaucoup plus expérimental que jamais.

By The Fire est un très long album (1 heure et 22 minutes au total) avec des titres qui dépassent allègrement les dix minutes. Vous trouvez ça long ? Et bien avec Thurston Moore, on voit rarement le temps passer. On pourra en juger les écoutes de « Breath » où il partage le micro avec Debbie Googe, bassiste de My Bloody Valentine ou encore de « Siren » où l’on passe des moments de tension à un final mélancolique et plus libérateur qui sortent véritablement du lot. Pour le reste, « Locomotives » frôle les 17 minutes entre ascenseur émotionnel et bruit blanc et la conclusion instrumentale inquiétante et noisy qu’est « Venus » prouve que Thurston Moore sait sortir du lot lorsqu’il arpente des chemins peu ordinaires comme sur ce nouveau disque bien ambitieux.

Note: 8/10