Shamir – Shamir

Personne n’a connu un chemin aussi tortueux que Shamir. Révélé en 2015 avec un premier album nommé Ratchet (chroniqué ici) orienté disco-funk loufoque, le natif de Las Vegas a cependant connu la traversée du désert entre burn-out, dépression et crise existentielle. Il est revenu métamorphosé avec deux disques drastiquement différents que furent Hope et Revelations (chroniqués ici) où il effectue un virage indie rock/bedroom-pop lo-fi. Il est temps pour lui d’aller de l’avant avec son nouveau disque où il se met à nu une fois de plus.

Si ses deux albums précédents étaient trop radicaux pour être appréciés à sa juste valeur, Shamir rectifie quelque peu le tir avec ces nouvelles compositions bedroom-pop beaucoup plus nuancées. Ici, le natif de Las Vegas a tiré un trait sur son passé tumultueux à travers des compositions 100% DIY convoquant les riffs de guitare aux boîtes à rythme fiévreuses telles que « On My Own » nous rappelant que l’amour propre est plus important mais également le riff éthéré de « Running » où il se confie sur sa dysphorie de genre qui contraste avec les accents grunge de « Paranoia » et de « Diet ».

Une fois de plus, Shamir élargit un peu plus les horizons musicaux tout en tournant un peu plus le dos à son passé. Ce n’est pas un hasard si l’on croise des influences western sur « Other Side » ou des moments plus nerveux avec « Pretty When Im Sad » frôlant les années 1980 tant le musicien fait parler aussi bien son éclectisme que sa nouvelle vie où il a pu prendre du recul. Il n’hésite pas non plus à faire parler ses émotions notamment sur la larmoyante conclusion nommée « In This Hole » où l’on sort les violons mais permettant d’afficher un visage nouveau sur ce quatrième disque où il a enfin trouvé sa voie.

Note: 7.5/10