Désormais sur leur lancée, Songhoy Blues est devenu un des groupes les plus incontournables de la scène malienne. On les avait découvert avec leur second album nommé Résistance (chroniqué ici) il y a trois années de cela et la presse spé les a placé sur un piédestal tellement énormément d’actes musicaux tels qu’Africa Express et Iggy Pop ont été séduits. Ce n’est pas pour rien qu’ils étaient attendus au tournant avec leur successeur intitulé Optimisme.
Il est clair que l’on a tous envie de cancel l’année 2020 comme il se doit mais Songhoy Blues nous redonne du baume au cœur avec ce nouveau disque produit par Matt Sweeney. Avec leur subtil mélange de blues-rock et de garage avec cette transe polyrythmique venue du Sahara, le quatuor viendra dégager l’humeur maussade en moins de deux avec des hymnes contestataires et boute-en-trains interprétés en songhay tels que l’introduction électrique nommée « Badala » (qui veut dire « on s’en bat les couilles ») ainsi que l’hymne féministe par excellence qu’est « Gabi » mais aussi « Fey Fey » et « Barre » qui appellent à un changement nécessaire au développement.
Un vent de révolte souffle tout au long de ce troisième disque bien endiablé. Songhoy Blues ne laisse rien au hasard avec d’autres morceaux fougueux tels que « Assada » et « Korfo » mettant en avant ceux qui se battent tous les jours pour leurs communautés en passant par le message d’espoir qu’est « Worry » qui vont nous convaincre d’emblée. Le quatuor malien redouble d’efficacité et d’authenticité avec « Dournia » qui déplore le manque d’empathie envers les humains avant de s’achever sur un « Kouma » plus acoustique montrant qu’il est l’heure de tourner la page d’un monde qui se meurt pour un renouveau. Et avec ce nouvel album, Songhoy Blues a touché la cible nous donnant envie de croire à l’humanité.
Note: 8.5/10