Personne n’était indemne lorsque Goat Girl avait débarqué en 2018 avec leur tout premier disque qui aura fait l’unanimité (chroniqué ici). Par la suite, le quatuor féminin londonien fut sur tous les points et n’a jamais connu autant de buzz autour d’elles depuis The Libertines et c’était mérité pour ce premier disque qui est un classique instantané. Deux années et demi plus tard, elles font leur grand retour avec leur successeur attendu comme le Messie intitulé On All Fours.
De l’eau a coulé sous les ponts depuis et pas mal de choses ont changé pour Goat Girl. Durant ce laps de temps, la guitariste Ellis Rose Davis qui a subi une chimiothérapie après avoir contracté le lymphome et ce juste avant que le COVID-19 vienne bouleverser les habitudes du groupe. Cet effet boule de neige a eu une influence pour que le quatuor qui repart sur de nouvelles bases tant elles s’éloignent radicalement de leur post-punk grungy pour aller lorgner vers une musique plus pop mais plus aventureuse, comme le prouve des titres étrangement addictifs tels que « Pest » et « Badibada » où la patte de Don Carey est omniprésente.
Si les problèmes de santé et autres bouleversements dans la vie du quatuor sont les moteurs de ce On All Fours, ils ne sont pas directement référencés. Il règne cependant une atmosphère anxiogène générale presque propice à ce que l’on vit, contrebalancée avec des morceaux tels que « P.T.S.Tea », « Closing In » et « Where Do We Go » où règnent les synthés. Il arrive même que les londoniennes puissent sortir de leur zone de confort en nous offrant « The Crack » et « Anxiety Feels » aux envolées lyriques et c’est une bouffée d’air frais comparé aux morceaux électriques tels que « They Bite On You » par exemple.
Il est clair que Goat Girl exprime leur créativité tout au long de ce On All Fours avec entre autres l’excellent instrumental « Jazz (In The Supermarket) » ou la conclusion cuivrée de « A-Men ». Moins foutraque et plus langoureux et structuré que son prédécesseur, le nouveau son des quatre londoniennes sent le travail collectif et cette volonté de s’aventurer vers des sonorités plus pop et plus assumées que l’on se familiarisera très rapidement.
Note: 9/10