Enchaînant les sorties chaque année, Mush a réussi à trouver sa place. On avait parlé de long en large du trio de Leeds avec la parution de leur premier EP nommé Induction Party au printemps 2019 (chroniqué ici) ainsi que d’un premier long-format l’année suivante du nom de 3D Routine (chroniqué ici) leur ayant permis de connaître l’ascension. Avec leur post-punk teinté de rock slacker, le groupe est devenu une des formations britanniques les plus marquantes du moment et ils ne comptent pas lâcher l’affaire avec leur second disque nommé Lines Redacted.
Une fois de plus, Mush ira marcher sur les pas de Pavement mais aussi de The Fall et de Television sur ces douze nouvelles compositions racées et concises. Lines Redacted frappe fort dès le premier titre nommé « Drink The Bleach » qui est une belle pique subliminale à Trump concernant sa punchline consternante sur la solution d’éliminer le COVID en buvant de la javel. C’est dire que le trio de Leeds sait être de bons observateurs sur notre société moderne notamment sur « Blunt Instruments », « Dusting For Prints » ou bien encore sur « Seven Trumpets » qui rentreront dans la tête facilement.
Lines Redacted est aussi une façon d’apprécier ultimement les riffs de guitare. Car malheureusement Steven Tyson est décédé en décembre dernier et aura signé sa plus belle œuvre qui est « Hazmat Suits », belle épopée post-punk et art-rock. En fin de compte, Mush continue de faire mouche sur ce Lines Redacted entre la nonchalance de « Bots » et le charme de « B2BCDA » avant de se clôturer avec une ode au Velvet Underground qu’est « Lines Discontinued » de sept longues minutes où le trio de Leeds privilégie la beauté. Qui l’eût cru que le groupe pourrait être aussi consistant chaque année ?
Note: 8/10