Altin Gün – Yol

Qui l’eût cru qu’en l’espace de deux albums, Altin Gün connaîtrait une ascension monstre ? Et pourtant, la formation hollando-turque a réussi à nous faire apprécier leur mélange entre rock psychédélique et musique anatolienne vintage des plus groovy. Un an et demi après leur Gece (chroniqué ici) qui leur a valu une nomination aux Grammy Awards du meilleur album des musiques du monde, Jasper Verhulst et sa bande en remettent une couche avec leur troisième disque nommé Yol.

Après avoir exploré les années 1960 sur On (chroniqué ici) et les années 1970 sur Gece, Altin Gün s’attaque désormais aux années 1980. Enfin, on avait tout de même un aperçu sur leur dernier titre de leur prédécesseur que fut le kitsch et cosmique « Süpürgesi Yoncadan » mais cette fois, la bande confirme la tendance. Après une introduction chamanique de trente secondes nommée « Bahçede Yeşil Çınar », le groupe nous accueille sous un format étrangement aérien et mélancolique avec « Ordunun Dereleri » non dénué de kitsch sans compter l’interprétation somptueuse du joueur de saz Erdinc Yildiz Ecevit qui annonce le calme avant la tempête.

Très vite, c’est la ravissante Merve Dasdemir qui prendra les rênes avec des titres axés sur le dancefloor tels que « Bulunur Mu », « Hey Nari » ou bien encore les allures disco de « Yüce Dağ Başında » qui auront de quoi nous surprendre. Sans jamais pour autant délaisser leur amour pour la musique anatolienne, Altin Gün sait faire un compromis tout en incorporant des synthés et des boîtes à rythme cosmiques que ce soit sur « Kesik Çayir » ou bien encore sur « Kara Toprak » et « Sevda Olmasaydı ». Ce virage musical fourmille de bonnes idées et même si le groupe hollando-turc n’ira pas toujours au bout de ses idées comme sur « Hey Nari » ou également « Yekte » qui donnent cette sensation d’improvisation, tout ceci est compensé par cet aspect rétro-futuriste et efficace.

Il ne fait aucun doute que Yol ira trouver son bonheur auprès des auditeurs avertis qui sont en quête de musique chaleureuse et voyageuse, prouvant qu’Altin Gün est bien parti pour durer, bien que l’on aurait aimé entendre le résultat en live.

Note: 8/10