Ce début d’année marque également le retour de Clark qui nous avait quitté avec deux disques à la suite en 2019. Le producteur de techno expérimental britannique saura alterner albums studio et bandes-originales comme bon lui semble mais cette fois-ci, il ira pencher la balance pour la première option avec Playground In A Lake qui est aussi bien inspiré par Ian Curtis que le réchauffement climatique.
Composé de seize titres, Clark ira mettre de l’eau dans son vin. En effet, sur Playground In A Lake, sa techno expérimentale prendra des relents de musique néo-classique en conviant le Budapest Art Orchestra ainsi que divers musiciens pour un résultat des plus cinématographiques et immersifs. Dès l’entrée en matière du nom de « Lovelock » mené au violoncelle menaçant, nous voilà plongés dans une ambiance pour la moins particulière et qui se poursuit avec « Lambent Rag » et « Citrus » où des séquences de piano sont mêlés aux gimmicks électroniques et autres field recordings du musicien au beau milieu d’une tempête de cordes et de cuivres.
Tout au long de ce Playground In A Lake, on retient notre souffle avec l’intervention de voix étrangement divines, notamment le choriste Nathaniel Timoney sur la course effrénée de « Forever Chemicals » ou encore sur le PLUS terre-à-terre « Small » et « Emissiary » menés au piano et au violoncelle. D’autres pièces sont à souligner avec notamment « More Islands », « Entropy Polychord » et « Comfort and Fear » qui sont remarquables pour cette montée en puissance soutenue par le Budapest Art Orchestra brouillant les pistes entre tension et libération à l’opposé de « Aura Nera » possédant une allure post-apocalyptique tout comme « Already Ghosts » et « Shut You Down ».
Après cette maestria sombre et inquiétante qui reste tout de même méditative, un requiem de 10 minutes du nom de « Life Outro » surviendra et fera renaître un brin d’espoir pour les plus désespérés d’entre nous. Playground In A Lake est une nouvelle œuvre complètement audacieuse de la part de Clark qui réussit tant bien que mal ses talents de compositeur néo-classique sans négliger ses expérimentations qui auront fait sa réputation.
Note: 7.5/10