Requin Chagrin – Bye Bye Baby

De révélation french pop de La Souterraine à protégés de Nicola Sirkis, il n’y a qu’un pas et pourtant Requin Chagrin l’a franchi avec brio. Le groupe mené par la pétillante Marion Brunetto a su sortir des sentiers battus avec leur mélange de dream-pop, de shoegaze et de coldwave à la française avec ses deux disques fédérateurs. Deux années se sont écoulées après Sémaphore (chroniqué ici), les voici de retour en prenant le large avec Bye Bye Baby.

Ici, Requin Chagrin ira fouiller très loin dans sa boîte de souvenirs pour mieux nous envoûter. Armée de son enregistreur à bandes, la musicienne nous offre des morceaux rêveurs sentant bon la Côte Atlantique. On démarre avec la bien-nommée « Première vague » où les guitares mélodiques et les claviers éthérés laissent suffisamment de place à la voix si caractéristique de notre hôtesse mais aussi avec « Déjà vu » et « Juno » qui saura se situer entre The Cure, Indochine (une fois de plus, la comparaison avec Nicola Sirkis est de plus en plus flagrante) et Beach House.

Requin Chagrin connaît le mot nostalgie et l’applique à bon escient sur Bye Bye Baby. Ainsi, on se laisse emporter par cette vague d’émotions et de songes palpable sur « Fou » et « Love » où elle s’éloigne volontairement des courants shoegaze et coldwave pour mettre définitivement les deux pieds dans la dream-pop aquatique et céleste pure et dure. Le troisième disque qui est, à coup sûr, l’œuvre la plus aboutie de la discographie s’achève avec les touchants « Perséides » et « Roi du silence » où elle brave différentes tempêtes afin de mieux faire éclater son talent au fil des années.

Note: 9/10