Françoiz Breut – Flux Flou de la Foule

Françoiz Breut avait prouvé qu’elle ne perd jamais une once d’inspiration avec son dernier album Zoo en date de 2016 (chroniqué ici). L’éternelle protégée de Dominique A continue de nous enivrer avec son univers poétique et ludique qui reste prédominant sur son successeur intitulé Flux Flou de la Foule.

C’est avec Marc Mélia et Roméo Poirier que Françoiz Breut continue de distiller ses fantaisies lunaires en chanson. Elle nous accueille avec un « Juste de passage » plantant de suite le décor avec cette ambiance plombante et oppressante digne d’un été caniculaire mais qui est tout de même amortie par la voix fluette de notre hôtesse qui n’a pas pris une ride. Flux Flou de la Foule a beau être ludique mais il dégage une atmosphère étrangement post-apocalyptique qui ne néglige pas pour autant sa sensibilité à fleur de peau sur le sensuel « Mes péchés s’accumulent » ou bien encore sur « Dérive urbaine dans la ville cannibale » qui est une ode poétique à sa ville natale et les sonorités électroniques et orientales bien prononcées de « Vicky ».

Dans un monde où les Emily Loizeau, Camille et Superbravo se battent la couronne, Françoiz Breut fait un rappel à l’ordre. On ne pourra pas rester impassible lorsque l’on écoute des morceaux inventifs mais touchants à l’image des moments organiques de « Métamorphose » ou bien même de « La chute des damnés » et de « Le fantôme du lac ». Flux Flou de la Foule ira dépeindre une jungle urbaine complètement inquiétante telle qu’elle le voit sur « La fissure », sublime ballade interprétée aux côtés de Jawhar et sur la conclusion intimiste nommée « Mon dedans vs. Mon dehors ». Avec ce septième disque, Françoiz Breut ne vieillit jamais mais se régénère en traversant le temps de façon élégante.

Note: 8/10